Stratégies de coping

Les stratégies de coping sont « les comportements cognitifs et behavioraux constamment changeants, destinés à maîtriser, à tolérer ou à réduire les stresseurs, internes et/ou externes, évalués mettant à l’épreuve ou surpassant les ressources de la personne » (Lazarus et Folkman, 1984). Plus précisément, ce « sont les efforts, orientés vers l’action et intrapsychiques, pour gérer (c’est-à-dire maîtriser, tolérer, réduire, minimiser) les demandes de l’environnement et les demandes internes, et les conflits parmi ces demandes, qui mettent à l’épreuve ou surpassent les ressources de la personne » (Lazarus et Launier, 1978). Les stratégies de coping ont deux objectifs : résoudre un problème (coping orienté vers le problème) et régulariser l’émotion ressentie (coping orienté vers l’émotion). La résolution du problème consiste à affronter les demandes environnementales créant un stress, alors que la régularisation de l’émotion consiste à modifier la détresse qui accompagne le stress. Dans Stress and Emotion, Lazarus (1991) définit le coping orienté vers l’émotion comme un ensemble de stratégies « cognitives », en ce sens qu’elles impliquent la personne au lieu de l’événement. Les stratégies de coping orientées vers le problème comprennent la prise de décision, la recherche d’information, ou de conseils, ou encore des comportements bien précis tels que suivre un programme d’amaigrissement, etc. par exemple. Les stratégies de coping orientées vers l’émotion comprennent les efforts cognitifs qui tendent à modifier la signification de la situation, sans en changer l’environnement, grâce à des techniques de recadrage cognitif, de comparaisons sociales, de minimisation, ou encore à l’aide de comportements comme l’exercice, la relaxation, la médication, le recours à un groupe de soutien, l’évasion dans l’alcool ou les drogues (Folkman et al., 1991). Certains auteurs (Edwards et Baglioni, 1993 ; Roth et Cohen, 1986 ; Suls et Fletcher, 1985) ajoutent aux stratégies précédentes un troisième objectif qui constitue une troisième forme générale de coping : le coping orienté vers l’évitement, qui désigne les stratégies visant à s’éloigner du problème par la diversion sociale ou la distraction, par exemple. Les stratégies de coping sont efficaces dans la mesure où elles sont en accord avec les valeurs, les objectifs, les obligations, les croyances et les styles de coping préférés de la personne. Sinon, elles risquent de créer de nouvelles sources de stress, ou d’être utilisées avec réticence et sans conviction.
Yves Lecomte

 

  • Lazarus, R.S., et S. Folkman. (1984). Stress, Appraisal and Coping. New York : Springer Pu. Company.
  • Lazarus, R.S. et R. Launier. (1978). Stress-Related Transactions Between Person and Environment. In Perspectives in Interactional Psychology, sous la direction de L.A. Pervin et M. Lewis. New York : Plenum Press, 286-327. Lazarus, R.S. (1991). Emotion and Adaptation. New York : Oxford University Press.
  • Folkman, S., M. Chesney, L. Mckusick, G. Ironson, D.S. Johnson et T.J. Coates. (1991). Translating Coping Theory into an Intervention. In The Social Context of Coping sous la dir. de J. Eckenrode, New York : Plenum Press, 239-259.
  • Edwards, J.R. et A.J. Baglioni. (1993). The measurement of coping with stress : construct validity of the Ways of Coping Checklist and the Cybernetic Coping Scale. Work and Stress, 7, 1, 17-31.
  • Roth, S. et L.J. Cohen. (1986). Approach, avoidance and coping with stress. American Psychologist, 41, 7, 813-819.
  • Suls, J. et B. Fletcher. (1985). The relative efficacy of avoidant and nonavoidant coping strategies : a meta-analysis. Health Psychology, IV, 3, 249-288.


 

 

 

 

 

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