Salle

La partie d’un théâtre où prennent place les spectateurs. La salle est séparée de la scène par l’orchestre, et elle en est entièrement isolée quand le rideau d’avant-scène est baissé. A Paris il y a des salles très vastes, comme celles de l’Opéra, du Châtelet, de la Comédie-Française, de l’Odéon ; il y en a de très petites, de très mignonnes, comme celles des Variétés, du Gymnase, du Palais-Royal, des Menus-Plaisirs. En général, il ne faut pas qu’une salle soit trop grande, pour qu’une communication utile, nécessaire, puisse s’établir entre l’acteur et le spectateur, pour que celui-ci ne perde rien du jeu de celui-là, et que le premier se sente bien compris par le second. Souvent, dans le langage du théâtre, on emploie le mot salle en envisageant le contenu plutôt que le contenant. Si la salle est seulement à moitié pleine, on dira qu’il n’y a qu’ « une demi-salle ; » si, au contraire, le public est nombreux, on dira qu’il y a « une jolie salle, », une « belle salle, » une « salle bien garnie. » D’autre part, le mot salle devient synonyme de publier, lorsqu’il s’agit de caractériser la disposition de celui-ci, qui, tout comme un individu, a ses caprices, sans que l’on sache pourquoi. Si le public est nerveux, gouailleur, on dira : « La salle est mal disposée, ce soir ; » s’il se montre rétif, peu porté à applaudir : « la salle est froide ; » si, au contraire, il est de bonne humeur, et encourageant pour les acteurs : « La salle est bien montée. » Tout cela forme une série d’expressions professionnelles, qui sont généralement peu connues du public. Quant aux mots : « salle comble, salle pleine, » ils s’expliquent d’eux-mêmes.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


 

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