Rubèbe

Rubèbe ou Rebelle

Était un instrument d’une nature plus grave que la vielle et n’ayant que deux cordes.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

Instrument à cordes et à archet du Moyen âge, qui eut pour origine, comme le Rebec, son perfectionnement, le Rebab arabe. La Rubèbe était à une corde au IXe siècle, à deux cordes, au XIIe et XIIIe siècles, et donnait ut, sol, entre les lignes de la clef de fa quatrième ligne, comme accord. Le ténor de Rubèbe s’appelait Gigue. Il est curieux de constater la similitude de nom, qui est naturelle entre la Rubêbe et le Rubab arabe. C’est, de fait, une variété du rebec, mais à son état primitif, puisque ses ressources étaient très limitées, d’après le nombre restreint de cordes.

Aux XIIe et XIIIe siècles, la rubèbe était presque toujours montée de deux cordes. Le timbre en était grave. Il faut remarquer qu’on donna souvent, et principalement aux XIVe et XVIe siècles, le nom de rubèbe à plusieurs autres instruments à cordes et à archet à timbres graves, soit au Diacorde, et même à la Viole de gambe, Fétis dit que les quatre classes du genre rebec, parmi lesquelles il faut placer la gigue et la rubèbe, étaient surtout des instruments populaires placés dans les mains des ménétriers, et servant spécialement pour la danse et pour l’accompagnement des chants des rues. On employait cependant la rubèbe dans les concerts d’instruments, mais ceci avant l’apparition de la vièle à archet, qui la détrôna complètement ; c’est seulement alors, que l’usage de la rubèbe se répandit dans le bas-peuple.

Nous inclinons à croire, avec Jérôme de Moravie, que la rubèbe avait des sous graves, et Gerson a dû confondre les noms de rubèbe avec rebec en disant que la première était d’une dimension inférieure à la vièle ; d’abord la rubèbe n’ayant que deux cordes, celle-ci devaient être d’un diapason plus bas que celles de la vièle qui avait de trois à cinq cordes. La rubèbe . ainsi que nous le disions , dérive du rebab , et a donné naissance au rebec qui différait en ce que sa caisse sonore était légèrement rentrée pour le passage de l’archet. Le rebec (Voir ce mot) fit place à la vièle, remplacée ensuite par la viole et, plus tard, par le violon. Un curieux type de rebelle toute primitive m’a frappé dans, les excursions archéologiques que je fis dans les Vosges. À la cathédrale de Saint-Dié, parmi les chapiteaux du XIe siècle, il y en a un qui attira ma vue. Un grattage de nombreuses couches de badigeon, opéré, il y a quelque temps, permet d’observer les détails de ces sculptures intéressantes. Ce chapiteau placé en haut et à droite de l’édifice, représente deux animaux fantastiques tenant chacun avec des mains d’hommes, une rebelle toute primitive, mais ayant quatre cordes, une tirette, une touche, une tête arrondie, garnie de quatre chevilles. Une autre sculpture remarquable est une statue du portail de la cathédrale de Strasbourg, elle représente un joueur de rubèbe au XIIIe siècle. Cet instrument, toujours à deux cordes, est des plus caractéristiques ; on y voit parfaitement les deux chevilles, la tête est terminée par une sorte de volute ; un chevalet, une touche et une tirette maintiennent les cordes ; l’archet est légèrement recourbé.
Dictionnaire des instruments de musique, Albert Jacquot 1886 

 

Sorte de viole du moyen âge qui n’avait que deux cordes qui s’accordaient à la quinte. Le dos de la rubèbe est rond comme celui de la Mandoline.
Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelot. Ernest Bosc,  Paris Librairie Firmin-Didot, 1883


 

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