Rondelet (Jean)

Architecte, né à Lyon en 1743, et mort à Paris en 1829, fut élève de Soufflot. Il avait à peine vingt ans lorsque son maître, dont il avait obtenu toute la confiance, l’employa dans son cabinet et le chargea de l’inspection des travaux de l’église Ste.-Geneviève. Rondelet fit, en 1783, sous les auspices du Gouv., Un voyage en Italie, consacré spécialement à des recherches dans la partie de son art relative à la construction. C’est là qu’il composa son important Traité de l’art de bâtir. Les travaux de l’église Ste.-Geneviève, suspendus à la mort de Soufflot, furent bientôt repris, et Rondelet, désigné par son maître comme seul capable d’achever ce grand ouvrage, eut à vaincre les plus grandes difficultés. Il s’agissait d’élever le dôme : les critiques du temps en avaient déclaré l’exécution impossible. Pourtant les efforts de Rondelet obtinrent un plein succès, et, par l’élévation de la double colonnade et de la triple coupole qui couronne ce monument gigantesque, l’élève mit le comble à la gloire de son maître et y associa la sienne. Une nouvelle épreuve l’attendait. Malgré la prévoyance de ses combinaisons et la pesanteur du dôme réduite autant que possible, il ne put prévenir la dégradation rapide des piliers, qui s’affaissaient par leur seule pesanteur et par le vice de leur construction première. Rondelet fut appelé à reconstruire en sous-œuvre les piliers, et pour assurer à jamais la durée du dôme et des coupoles, il substitua aux colonnes de larges pilastres, , sacrifiant ainsi à la solidité de l’édifice cette légèreté qui en faisait d’abord le principal ornement. Outre plusieurs constructions particulières, ce savant architecte participa à toutes celles qui furent exécutées en France, sous la surveillance de la commission des travaux publics en 1794 et 1795. A cette époque, il contribua à la formation de l’école Polytechnique, et particulièrement à l’organisation de toute la partie relative aux travaux publics. Il expose au M. R. en 1804, un projet de coupole pour la Halle au blé. Depuis il assista constamment aux délibérations des conseils des bâtiments de la couronne. Il remplit les fonctions de professeur à l’école royale des Beaux-Arts, fut successivement nommé membre de l’Institut, chevalier de la Légion-d’Honneur, etc. Voici les ouvrages qu’il a publiés : Mémoire sur la reconstruction de la coupole de la Halle au blé ; Sur la marine des Anciens ; Commentaires de Frontin ; Mémoire sur les aqueducs de Rome ; Mémoire historique sur le dôme du Panthéon ; Traité théorique et pratique de l’art de bâtir, in-4, deux éditions, etc.
Dictionnaire des artistes de l’école française au XIX°siècle de Charles Gabet, 1834