Reine de Chypre (La)

Opéra en cinq actes, paroles de H. de Saint-Georges, musique de F. Halévy (Opéra 1841). Sur un poème remarquable, Halévy a écrit l’une de ses meilleures partitions.
Livret. L’action se passe à la fin du XVe siècle. Catarina Cornaro, fille d’un praticien de Venise, est près d’épouser un gentilhomme français, Gérard de Coucy, lorsqu’un ordre du conseil des Dix enjoint à Cornaro de donner sa fille à Jacques de Lusignan, roi de Chypre, Cornaro et sa fille sont obligés d’obéir, Catarina épouse donc Lusignan qui l’emmène à Chypre, Gérard a juré de se venger, les y suit bientôt. Mais un affidé du conseil, nommé Mocenigo, prévenu de sa présence, lui tend un guet-apens et le fait attaquer par des bravi. Gérard est heureusement sauvé par un inconnu. Il n’abandonne pas son projet, et se promet de tuer Lusignan. Au moment où au milieu d’une fête, il s’approche pour le frapper, il reconnaît en lui celui à qui il doit la vie. Lusignan, magnanime, la lui sauve une seconde fois. Deux ans s’écoulent. Tandis que Catherine s’est résignée à son sort, Gérard, qui s’est fait chevalier de Rhodes, apprend que Lusignan est en danger de mort, la sérénissime république n’ayant pas trouvé en lui l’homme prêt à servir ses desseins ambitieux. En effet, un poison lent lui est versé chaque jour, qui le fait peu à peu dépérir. Gérard vient faire connaître à Catarina le sort de son époux. Mocenigo, qui les épie, paraît et leur dit cyniquement qu’il fera retomber le crime sur eux. Lusignan, qui lui aussi, à tout entendu, fait alors arrêter Mocenigo, mais celui-ci a pu donner à ses Vénitiens le signal d’attaquer la ville. Lusignan, presque mourant s’en va combattre cependant, noblement secondé par Gérard. La sédition est réprimée, mais Lusignan meurt, et Gérard, restant fidèle aux vœux qu’il a prononcés, s’apprête à quitter celle qu’il a aimée, et dont il a raffermi le trône.

Partition
Ce drame a excité d’une façon superbe l’inspiration d’Halévy, qui s’est montré tour à tour mélancolique et grandiose. La partition de la Reine de Chypre reste l’une de ses œuvres les plus considérables et les plus achevées. Parmi ses plus belles pages, il faut compter la suave romance du premier acte : Le ciel est radieux, le duo qui suit, et surtout celui de Mocenigo et de Cornaro. Au second, c’est le chœur délicieux d’introduction, l’air superbement mélancolique : Le gondolier dans sa pauvre nacelle, et le duo de Gérard et de Catarina : Arbitre de ma vie. Le grand duo du troisième acte entre Gérard et Lusignan : Vous qui de la chevalerie…, est resté justement célèbre, avec son bel ensemble : Salut à cette belle France où tous les deux nous avons vu le jour, et surtout son cantabile plein d’une noble mélancolie : Triste exilé sur la terre étrangère. Enfin, il faut signaler au cinquième acte la touchante cavatine de Lusignan : A ton noble courage, et le dernier duo, si pathétique, de Gérard et Catarina : Malgré la foi suprême.


 

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