Plans de la scène

Aussi bien pour la manœuvre des décors que pour la disposition des personnages qui occupent le théâtre, on a dû diviser le plancher de la scène en un certain nombre de fractions, de zones d’égale largeur qui, partant de chaque côté de celles-ci, tracent sur elle une sorte de ligne imaginaire qui prend le nom de plan et qui indique nettement la division à laquelle elle se rapporte. C’est ainsi que l’espace compris entre le manteau d’Arlequin et le premier châssis de coulisses prend le nom de premier plan, que celui compris entre le premier et le deuxième châssis devient le second plan, et ainsi de suite jusqu’au rideau de fond, le dernier plan étant le plus éloigné. Par le fait de cette disposition, on peut indiquer avec précision l’endroit où doivent se trouver les accessoires, la place que doit occuper chaque personnage, on peut enfin régler d’une façon certaine les passades, les mouvements et tous ces détails infinis de mise en scène que leur multiplicité même laisse passer comme inaperçus à l’attention du spectateur, mais qui contribuent puissamment à l’illusion et dont seul savent se rendre compte ceux qui ont fait du théâtre une étude particulière. Au point de vue matériel et pratique, voici comment Moynet, dans son Envers du théâtre décrit la division de la scène et son partage en plusieurs plans : « Le sol de la scène est divisé en un certain nombre de parties qu’on appelle plans ; il y en a dix, douze ou même quinze, ce qui est rare (Très rare, en effet. On voit de grands théâtres machines, comme la Porte-Saint-Martin, qui n’ont pas plus de six ou sept plans). Chaque plan est lui-même divisé en plusieurs parties ; l’une d’elles, la plus grande, est spéciale aux trappes proprement dites, et s’appelle rue ; elle porte ordinairement 1, 14 mètre de large et occupe toute la largeur de la scène ; la trappe est divisée en fractions de 1 mètre environ, posées sur des feuillures, où elles glissent facilement. Les autres divisions sont les trappillons, au nombre de deux, quelquefois de trois ; plusieurs théâtres n’ont qu’une sorte de trappes moins larges que les précédentes, qui servent à la sortie des fermes, puis enfin les costières, au nombre de deux ou trois, suivant qu’il y a par plan un ou deux trappillons. Cette division d’un plan en : une trappe, deux trappillons et trois costières, est généralement adoptée ; elle répond, jusqu’à présent, aux besoins actuels. »
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


 

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