Péripétie

Au point de vue doctrinal, la péripétie, dans une action dramatique, n’est guère autre chose que ce que nous appelons le dénouement. Les anciens apportaient beaucoup de précision dans les divisions théoriques du poème dramatique, et les règles qu’ils ont données de la péripétie sont à peu près identiques à celles de la catastrophe (Voyez ce mot), qui n’est autre chose que l’incident suprême par lequel est amené le dénouement. Chamfort l’a très bien dit : « La péripétie est proprement le changement de condition, soit heureuse ou malheureuse, qui arrive au principal personnage d’un drame, et qui résulte de quelque reconnaissance ou autre incident qui donne un nouveau tour à l’action. Ainsi la péripétie est la même chose que la catastrophe, à moins qu’on ne dise que celle-ci dépend de l’autre, comme un effet dépend de sa cause ou de son occasion. » Aujourd’hui, où la poétique dramatique est singulièrement plus compliquée que dans l’antiquité, où les vieux moules ont été depuis longtemps brisés par des mains puissantes, où l’action scénique ne brille plus par la simplicité, mais souvent, au contraire, par une accumulation prodigieuse d’incidents de toutes sortes, nous n’avons plus la péripétie seulement, mais parfois plusieurs péripéties dans le même ouvrage, par lesquelles semble amené un dénouement qui fuit toujours. Toutefois, comme une action dramatique doit infailliblement se dénouer, il se trouve toujours un incident final qui produit ce résultat, et dont l’effet est le même que celui de l’antique péripétie.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885


 

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