Paysage

Peinture

Nom masculin
Le paysage est l’un des principaux genres de la peinture. Il a pour objet l’imitation des effets de la lumière dans les espaces de l’air et sur la face de la terre et des eaux. Le paysage embrasse la représentation des terrains, montagnes, rochers, arbres, lacs, rivières, de tout ce que présente ou peut présenter l’aspect d’un payse ; il comprend le genre particulier des marines (Voir Marine), la composition et la représentation des figures, des animaux et des épisodes historiques ou de fantaisie qui peuvent animer une scène champêtre, et appeler l’intérêt sur un site agreste. Ce genre est celui que cultivent le plus ordinairement les peintres amateurs, les gens du monde.
Dans l’éducation générale qui n’a pas pour objet de former des peintres, et dans laquelle le dessin n’entre que comme accessoire, on préfère avec raison l’étude du paysage à celle de la figure. S’il n’est pas besoin d’un travail aussi opiniâtre et d’un génie aussi spécial pour représenter des arbres, des nuages, des rochers, que pour rendre les traits réguliers de la figure humaine, il ne faut cependant pas moins composer le paysage et ses épisodes, que pour imaginer les scènes du tableau d’histoire. Avoir le sentiment des beautés de la nature pour faire choix d’un beau site, serait déjà la marque d’un mérite peu commun. Mais presque toujours le paysagiste est obligé d’inventer lui-même ses tableaux, l’aspect le plus magnifique qui se présente à sa vue, ne pouvant d’ordinaire passer sur la toile sans subir le changement, à cause de l’espace qu’il embrasse, de la multiplicité et de l’éloignement des objets, ou parce que les accidents qui en font la plus grande beauté ne sont pas de nature à être reproduits par la peinture. Combien de choses en effet dans le tableau mouvant de la nature, qu’on ne peut fixer sur la toile ! et quelle variété, quel choix reste encore dans celles que le pinceau peut saisir ! chaque saison dans l’année, chaque dans le jour, la moindre révolution dans l’atmosphère donnent à la face de la terre une physionomie nouvelle. C’est à bien observer ces changements, à les concevoir dans leur vaste ensemble, et dans la multitude infinie de leurs combinaisons, que la sagacité du paysagiste se fait connaître.
La fraîcheur et le calme du matin, la lumière expansive du soleil levant sont favorables aux nobles pensées, aux résolutions généreuses, et conviendront le mieux à la représentation des entreprises hardies. Le ciel brûlant du milieu du jour pèse également sur les hommes et sur les troupeaux ; il servira de fond aux scènes de repos.
Le soir, l’esprit fatigué du travail de la journée n’a plus cet élan qui le transportait au matin dans les vagues régions de l’avenir ; comme il lui faut moins d’efforts pour revenir sur le passé, il a coutume alors de s’occuper de ses souvenirs ; cette heure est celle de la mélancolie. L’influence du soir est aussi fort grande sur les animaux et sur les plantes. Les effets de la lumière dans le ciel et sur les eaux ne sont jamais si riches et si variés qu’au soleil couchant ; c’est le temps de la journée qui fournit au paysagiste ses plus beaux sujets. Chaque saison aussi a, si l’on peut dire, ses mœurs, ainsi que son vêtement, qui lui sont propres : l’homme et l’animal foulent la neige d’un autre pas que l’herbe fleurie ; l’un et l’autre se meuvent et respirent autrement dans l’atmosphère orageuse de l’été que sous le ciel brillant léger d’un hiver froid. L’étude du paysage, ne fût-elle pour le simple amateur qu’une occasion d’admirer ces harmonies de la nature, ce serait assez pour la regarder comme une partie utile de l’éducation.
On range les tableaux paysages en trois classes : les vues ou représentations exactes, espèces de portraits de sites donnés ; le paysage mixte, copié aussi de quelque site ou paysage naturel, mais auquel l’artiste a ajouté, retranché ou changé ce qu’il a jugé nécessaire pour l’effet pittoresque de son tableau ; et enfin le paysage idéal tout idéal, tout de la composition du peintre, qui a cherché dans sa mémoire ou dans son imagination les plus belles lignes, les plus belles fabriques, le site et le ciel les plus propres à produire sur le spectateur l’impression dont il a eu le dessein de le frapper. Cette dernière espèce de paysage est surtout à l’usage du paysage historique, c’est-à-dire de celui dont le peintre a entendu faire le théâtre de quelque action plus ou moins intéressante.
Le paysage mixte convient aux tableaux qui ont plus particulièrement pour objet l’imitation de la nature champêtre. Quant aux vues tout à fait exactes, elles n’ont pour motif que de conserver l’image de certains lieux, ou bien ne sont qu’un sujet d’étude ; rarement elles méritent le titre de tableau.
Edouard Rouveyre. Comment apprécier les croquis, esquisses, études, dessins, tableaux, aquarelles, pastels, miniatures. Librairie G. Baranger fils, 1911


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