Paul Le Flem

Marie Le Flem

L’amour de sa terre natale – la Bretagne, « où la joie même est un peu triste » - anime l’œuvre de Paul le Flem. Né à Lézardrieux en 1881, il a passé son enfance entre Paimpol et Tréguier, dans un pays de Légendes et de songes, riche de chants populaires. Puis, venu à Paris, il a mené de front les études de philosophie, en Sorbonne et les études de musique au Conservatoire avec Lavignac, à la Schola sous la direction de Vincent d’Indy. Cette préparation a fait de Le Flem un humaniste dont les voyages, en particulier à travers la Russie et le Levant, ont encore élargi l’horizon. Successeur d’Albert Roussel à la chaire de contrepoint de la Schola, il est demeuré ainsi au contact de la jeunesse en même temps que ses fonctions de directeur des Chanteurs de Saint-Gervais lui donnaient un commerce quotidien avec les maîtres de la polyphonie du XVI° siècle. On retrouve cette double tendance dans toutes les œuvres de Le Flem. Sa Symphonie, en la écrite en 1908, est toute de spontanéité, sensible et pénétrante ; au bout de trente ans, elle ne paraît nullement vieillie. Le Triptyque (Pour les Morts, danse, Invocation) rassemble en ses trois parties tout ce qui rattache l’homme à sa terre : les morts qui furent ses ancêtres, la nature et ses séductions, les vivants, leurs joies, leurs désirs. Le Chant des genêts est lui aussi d’inspiration bretonne ; dans Paysage, comme Debussy fit dans les Sirènes, Le Flem a utilisé les chœurs en les mêlant aux Sirènes, Le Flem a utilisé les chœurs en les mêlant aux instruments ; dans la Voix du large, passe un souffle marin puissant. La Fantaisie pour piano et orchestre (1912), en une seule partie, est très curieusement construite. On lui doit encore des mélodies (Soleil couchant, le Grillon du foyer), des chœurs a cappella, un Quintette pour cordes et piano, une Sonate pour piano et violon. Au théâtre Le Flem a tenté de ranimer, par a musique et sans nul parti pris d’archaïsme, la forme médiévale de la chante-fable : Aucassin et Nicolette, d’origine arabe. La légende se déroule commentée par un « meneur de jeu » qui comme le coriphée, expliquant et commentant les actions des personnages. Le Flem a varié ce rôle qui eût risqué d’être monotone, et il a parfaitement réussi. Dans le Rossignol de Saint-Malo, sur un livret plaisant de Jean Gandrey-Réty, c’est une vieille ballade bretonne qui l’inspire : elle a pour sujet l’éternelle histoire du mari trop vieux dont la jeune épouse endort le soupçon. L’ouvrage d’une écriture très moderne, se moule sur la forme d’un fabliau, rajeunie à souhait par les auteurs.


 

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique