Passer un air, un morceau

Il arrive parfois qu’un chanteur, soit qu’il trouve fatigué, ou enroué, ou mal en train, se donne la fantaisie de supprimer, à la représentation d’un ouvrage, un air, une romance, une chanson ». A Paris, où le public est remarquable aujourd’hui par son indulgence, cela ne tire pas à conséquence et n’amène jamais de réclamation bruyante, bien qu’une ou deux fois l’administration de l’Opéra ait eu à soutenir des procès contre certains dilettantes enragés, qui lui demandaient des dommages-intérêts à raison d’un air qui avait été passé dans la représentation d’un ouvrage à laquelle ils assistaient. En province, où les spectateurs sont moins débonnaires, on a vu parfois éclater presque des émeutes en pareils occasion, le public réclamant avec fureur l’exécution d’un morceau que le chanteur avait jugé à propos de passer. Ce qui est certain, c’est que, ne fût-ce que par politesse, les spectateurs devraient toujours être informés par une annonce de la nécessité où peut se trouver un chanteur d’opérer ainsi une suppression dans son rôle.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


 

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