Panorama

Peinture

Nom masculin
Tableau qui occupe entièrement l’horizon du spectateur, et s’offre à sa vue à l’exclusion de tous les autres objets. Le panorama se compose donc de deux parties principales, un tableau proprement dit, et l’appareil dans lequel ce tableau est ajusté. Ce spectacle optique est d’invention moderne : voici comment on l’explique, et ce en quoi il consiste.
Suivant le seul témoignage de nos yeux, nous n’avons la perception de la distance qui nous sépare d’un objet, que par la présence d’autres corps visibles qui s’interposent entre cet objet et nous. Faute de corps intermédiaires, cette distance est pour nous comme si elle n’existait pas, et plus ceux-ci sont rares, moins l’autre est sensible. Ainsi, une route bordée d’arbres paraît à la vue plus longue que celle où il n’y a pas d’arbres, et ceux qui estiment l’éloignement d’un navire en mer, ou d’une maison en plaine par l’habitude qu’ils ont d’apprécier les distances à terre, ou dans les rues d’une ville, se trompent d’ordinaire en moins.
Il en est de même de l’étendue et de la grandeur des corps, dont nous avons une perception toute différente de l’image incessamment changeante qu’ils réfléchissent dans nos yeux, et qui nous les fait sentir, pour ainsi dire, plus grands ou plus petits, au moindre mouvement que nous faisons pour nous approcher ou nous éloigner, tellement que nous ne nous formons l’idée fixe et vraie de leurs dimensions qu’en leur appliquant une mesure taillée à la main, ou du moins qu’en les comparant, à vue d’œil, avec d’autres corps déjà soumis à l’épreuve de cette mesure convenue. Ces opérations de l’organe de la vue, cet empire de l’habitude et de la raison sur les sens, sont assez connus pour qu’il ne soit pas besoin de les exposer ici avec plus de détail. Mais il est nécessaire de se les rappeler pour concevoir jusqu’à quel point il peut être difficile de juger de l’éloignement et les dimensions réelles des figures d’un tableau qu’on a disposé de manière qu’il n’y ait entre ce tableau et le spectateur aucun objet intermédiaire, et, près de là, aucun corps de mesure connue que l’on puisse comparer à ces figures.
Edouard Rouveyre. Comment apprécier les croquis, esquisses, études, dessins, tableaux, aquarelles, pastels, miniatures. Librairie G. Baranger fils, 1911


Médecine des Arts®    
715 chemin du quart 82000 F-Montauban
Tél. 05 63 20 08 09 Fax. 05 63 91 28 11
E-mail : mda@medecine-des-arts.com
site web : www.medecine-des-arts.com

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique