Otoémissions acoustiques

Découvertes en 1978par Kemp, les otoémissions acoustiques (OEA) sont des sons produits par l’activité contractile des CCE (cellule ciliée externe) de la cochlée : lorsqu’un son arrive dans la cochlée, les vibrations de la membrane basilaire entrainent un cisaillement des cils des CCE, ce qui provoque une ouverture des canaux ioniques perméables au potassium et une dépolarisation des CCE. Les CCE se contractent à une fréquence qui leur est propre, entraînant avec elle la membrane basilaire. Lorsque le son entrant déclenche la contraction des CCE, celles-ci entrent en phase (en résonnance) avec le son entrant uniquement au site d’accord, alors qu’ailleurs, leurs vibrations et celles du signal entrant ont tendance à s’amortir. Cette énergie intrinsèque est répercutée sur la membrane basilaire et, cycle
par cycle va s’amplifier en un point précis de la longueur de la cochlée. La vibration va aussi s’échapper de l’organe de Corti en toutes directions et pourra être recueillie et enregistrée au niveau
du tympan. Cet enregistrement et sa visualisation constitue un outil diagnostic pour tester la fonction des CCE.
Il peut y avoir des otoémissions spontanées mais la pratique clinique étudie surtout les OEA provoquées (OEAp) et les produits de distorsion acoustique (PDA).
- pour les OEAp : on stimule grâce à des « clicks » comprenant de nombreuses fréquences. Elles sont peu fiables au dessus de 6 kHz et au dessous de 800 Hz,
- pour les PDA : on stimule grâce à deux fréquences précises f1 et f2 qui vont interférer en une zone précise de la cochlée. Le retour rendra compte de la fonctionnalité d’une zone de fréquences particulières. Ils peuvent être utilisés jusqu’à 16 kHz.

En pratique, l’utilisation des OEAp est simple, inoffensive et teste finement la fonction cochléaire. Il faut néanmoins que l’oreille externe et l’oreille moyenne soient indemnes de toute pathologie.
L’appareillage utilisé comprend schématiquement un écouteur pour émettre le stimulus et un microphone pour recueillir la réponse. Dans le cadre de la maladie de Menière, l’éventuelle augmentation de pression intracochléaire que l’on attribue à l’hydrops entraîne un décalage de phase visible des OEA supérieur à 1kHz. Ainsi, les OEA permettent d’étudier les variations de pression intracochléaire au cours du temps et permettent d’évaluer l’efficacité des traitements administrés. Ils peuvent également servir à détecter l’atteinte cochléaire par ototoxiques à un stade précoce. Dans tous les cas, ce sont les CCE qui sont testées puisque ce sont elles qui provoquent les vibrations qui génèrent les OEA.

Montinet J-Y Maladie de Menière, nouveaux développements. Thèse pharmacie, 2012


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