Os, le tissu osseux. Leçon 4. Anatomie artistique pour le musicien, chanteur, danseur

Reliefs osseux et surfaces osseuses

Les os sont comparés à des solides géométriques. On leur considère des faces, des angles et des bords. La configuration extérieure est rendue irrégulière par la présence de saillies, d’éminences, de dépressions, d’orifices et de cavité.

Ces surfaces et reliefs osseux peuvent être articulaires ou non articulaires.

  • Les éminences et cavités articulaires sont les surfaces par lesquelles les os s’unissent. Leur forme varie avec le type d’articulation auquel elles appartiennent.
  • Les éminences non articulaires sont de formes très différentes, que traduisent les termes de tubérosité, tubercule, épine, crête ou ligne, suivant lesquels on les désigne. Elles ont une double origine.
    • Les unes sont uniquement déterminées par des insertions tendineuses ou ligamentaires. Leur existence donne, en effet, à la surface osseuse l’étendue nécessaire à l’insertion du tendon ou du ligament. Leur volume et leur étendue sont en rapport avec l’importance des tendons ou des ligaments qui s’insèrent sur elles.
    • d’autres éminences non articulaires sont formées par un point d’ossification particulier. On les rencontre surtout sur les épiphyses des os longs et aux angles des os plats. Elles sont également le siège de nombreuses insertions musculaires et ligamentaires.
  • Les cavités non articulaires se divisent en trois catégories.
    • Les unes se développent de même que certaines apophyses, sous l’influence des insertions musculaires, et ont pour effet d’accroître, la surface d’attache du tendon.
    • D’autres, en forme d’échancrure, de trou, de canal, de gouttière, etc., livrent passage à des vaisseaux et à des nerfs.
    • Enfin, certaines cavités sont des diverticules des fosses nasales et de la caisse du tympan ; elles se développent dans les os voisins ; ce sont les cavités sinusiennes et mastoïdiennes (Rouvière).

Les saillies et éminences

Elles sont de formes et de dimensions très variables et pour cette raison sont diversement dénommées. Elles prennent l’aspect de lignes, de crêtes, de tubérosités, d’épines, d’apophyses, de tubercules, protubérances, rugosités, etc… Elles sont déterminées essentiellement par l’insertion des tendons sur l’os et par l’existence de surfaces articulaires avec les os voisins.

 

  • Les apophyses
    sont des saillies d’un certain volume situées à la surface des os, avec lesquels elles se continuent : apophyses coracoïde, olécrânienne, coronoïde, etc.
     
  • Les épiphyses
    sont également des saillies de l’os, mais elles en sont séparées par une couche de cartilage qui s’ossifie à une époque plus ou moins avancée ; elles ne diffèrent pas alors des apophyses.
     
  • Tubérosité
    saillie relativement large et arrondie (par exemple tubérosité ischiatique)
     
  • Protubérances
    on appelle protubérances certaines saillies ordinairement moins développées que les apophyses ; ce sont des excroissances osseuses, par exemple protubérances occipitales interne et externe.
     
  • Tubercule
    petite éminence surélevée (par exemple le tubercule majeur de l’humérus)
     
  • Trochanter
    grosse saillie émoussée (par exemple le grand trochanter du fémur)
     
  • Condyle
    zone articulaire arrondie (par exemple le condyle latéral du fémur)
     
  • Epicondyle

petite éminence sus-jacente à un condyle (par exemple l’épicondyle latéral de l’humérus)

  • Malléole

protubérance arrondie, par exemple malléole latérale de la fibula

  • Epines

ce sont des prolongements ordinairement minces ; on les décrit souvent sous le nom d’apophyses ;

  • Crêtes

ce sont des lignes plus ou moins saillantes ;

  • Ligne

aspérité rugueuse, ligne âpre du fémur par exemple, saillie qui forme le bord postérieur de cet os.

  • Rugosités

des surfaces inégales, recouvertes d’aspérités, et sur lesquelles s’insèrent des muscles.

Les dépressions et les cavités

Ici encore, elles peuvent être articulaires (articulation avec un os voisin) ou non articulaires (déterminées par une insertion musculaire). Les premières tirent le plus souvent leur nom de la forme qu’elles présentent : cavités glénoïde et cotyloïde. Les secondes forment les fosses, les sinus, les gouttières, les rainures, etc.

  • Exemple pour les cavités articulaires :
  • L’acétabulum au niveau de l’ox coxal ou la cavité glénoïde au niveau de la scapula.
  • Pour les cavités non articulaires, on distingue encore :
    • cavité de réception comme la fosse cérébrale
    • cavité d’insertion comme la fosse supra-épineuse
    • cavité de passage comme les gouttières, sillons, incisures (voir ci-dessus)

On voit ainsi utilisés les termes suivants :

  • Fosse

zone concave ou déprimée (par exemple les sillons artériels de la voûte du crâne)

  • Sillon

dépression étroite et allongée (ou gouttière) à la surface d’une structure anatomique (par exemple sillons artériels de la voûte crânienne)

  • Incisure

encoche ou dépression d’aspect relativement aigu (incisure scapulaire par exemple)

  • Echancrure

partie échancrée d’un bord (par exemple l’échancrure sciatique)

Les trous

Ce sont des trous de passage destinés à la pénétration dans l’os des vaisseaux et nerfs nourriciers de celui-ci. On en observe quatre variétés, et on leur donne le nom d’orifices de premier, second, troisième et quatrième ordre.

  • orifices

Les orifices de premier ordre, assez larges, donnent accès à l’artère principale de l’os ; on les appelle trous nourriciers. Ces trous sont situés en avant pour les trois os longs du membre supérieur et se dirigent vers le coude ; en arrière, pour les trois os longs du membre inférieur, et ils s’éloignent du genou. A la main, les trous nourriciers sont situés sur la face palmaire des os et s’éloignent de l’articulation métacarpo-phalangienne ; ceux du pied, à la face plantaire, se comportent de même.
Les orifices de second ordre siègent aux extrémités des os longs, à la circonférence des os plats et à la surface des os courts ; ils sont traversés aussi par de petites artères.
Les orifices de troisième ordre se montrent sur le corps des os longs et sur la surface des os plats et des os courts ; ce sont de petits pertuis. Ces orifices, au nombre de 40 à 50 par centimètre carré, sont l’origine des canaux de Havers, qui s’enfoncent dans l’épaisseur de la substance osseuse. Les orifices de quatrième ordre, microscopique, innombrables, correspondent à des canalicules osseux qui viennent des ostéoplastes. Ces orifices ne contiennent pas de capillaires.

  • Foramen

mot latin signifiant trou, orifice au travers d’un os

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