Orgue de Barbarie (Joueurs d’)

Orgue de barbarie ou à Cylindre

Orgue de Barbarie

Cet instrument passe pour avoir été inventé, au dix-huitième siècle, par un Modenais nommé Barberi. Pour moi, je trouve « les orgues de barbarie que promènent les forains » citées en 1747, dans un mémoire produit en justice contre le roi des ménétriers.
Ces instruments paraissent avoir été, à leur début, l’objet d’un véritable enthousiasme. Voici ce qu’en disait Sébastien Mercier vers 1780 ; je rappelle que les montreurs de lanterne magique, qui parcouraient les rues le soir, étaient presque toujours accompagnés d’un joueur d’orgue : » Qui n’a pas senti un vif plaisir en entendant le soir, du fond de son lit, le son mélodieux de ces orgues nocturnes qui égaient les ténèbres et abrègent les longues soirées de l’hiver. C’est une vraie jouissance pour l’étranger. Émerveillé, bien clos et bien couvert, il entend les plus jolies morceaux de musique, exécutés sous ses fenêtres, comme pour disposer doucement au sommeil ; il prête l’oreille à ces sons qui s’éloignent, et qui dans le lointain ont encore plus de charme. Il s’endort voluptueusement, en répétant l’ai chéri qui a parlé à son âme… Qui a entendu le jeu de ces orgues et qui a pu refuser sa pièce de deux sols à l’orphée qui porte sur son dos cette machine harmonieuse ? »
Elle se tut pendant les sombres jours de la Révolution ; « sous le règne des assignats, écrit Prudhomme, on n’entendait plus de musique ambulante dans les rues ». Courte léthargie, qui fut suivie d’une glorieuse renaissance. Ecoutez l’original J .-B. Gouriet, qui se fit, en 1811, l’historiographe des célébrités de la rue : « il faudrait être bien maussade, avoir les oreilles bien étrangères à tous les charmes de l’harmonie pour ne pas écouter avec plaisir, tout le jour et souvent à l’heure de la nuit, les accords délicieux que produisent les joueurs d’orgues portatives… Pour ne pas aimer ces concerts, il faut ne pas connaître.
Et la mélancolie et la douce tristesse,
Filles rêveuses de l’amour ?

Voyez Chanteurs ambulants
Dictionnaire historique des arts, métiers et professions. Exercés depuis le 13 siècle. Alfred Franklin, E. Welter éditeur, 1906

 

Orgue de barbarie

Dans cet instrument les sons se produisent au moyen d’un cylindre sur lequel on a noté plusieurs morceaux de musique avec des petites pointes. Quand le cylindre tourne, ces pointes font agir les touches d’un clavier qui leur est approprié. Une manivelle, manœuvrée par main d’homme, met en mouvement le cylindre. Tels sont les éléments dont est formé l’orgue de Barbarie, orgue portatif usité dans les fêtes populaires et chez les mendiants des rues. L’orgue de Barbarie est exactement l’orgue de Barbarie, qui en fut l’inventeur et dont on a déformé le nom.
Dictionnaire d’instrumentation et d’orchestration, 1935

 

Instrument à vent et à tuyaux comme l’orgue ordinaire, mais dans lequel un cylindre, armé de petites dents de cuivre marquant toutes les notes, est mis en action par une manivelle destinée à remplacer le clavier et les doigts de l’artiste qui le font mouvoir. Véritable machine mue par une autre machine, qui n’a pour tout sentiment de l’art que la cadence du contre-poids et la régularité du tourne-broche.
Dictionnaire de musique, Soullier 1880


 

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