Ombre

Peinture

Nom féminin
Obscurité occasionnée par l’obstacle qu’un corps opaque met au passage de la lumière rayonnante ; la partie de la surface du corps opaque opposée à celle qui se présente à la lumière rayonnante est dans l’ombre ; est aussi plus ou moins dans l’ombre l’espace au-delà du corps opaque, qui eût traversé par le faisceau de rayons divergents dont ce corps a intercepté le passage ; et si ces rayons eussent eu à rencontrer au-delà quelque autre surface opaque, comme le plancher, le plafond, ou l’un des murs verticaux d’une chambre, la parie de ce second corps où se fussent arrêtés les rayons interceptés déjà par le premier est aussi dans l’ombre, soit qu’elle se projette sur le sol, ou qu’elle s’applique en quelque sorte sur un plan vertical, est ce qu’on appelle ombre portée.
Si la lumière était seulement rayonnante, les ombres, en général, seraient uniformément et complétement noires ; il y aurait ni demi-jour, ni demi-teinte. Mais parce que la lumière est ambiante aussi bien que rayonnante, elle se répand plus ou moins même autour du corps opaque qui intercepte l’action directe de ses rayons, et, par-là, l’obscurité occasionnée par cette interception est plus ou moins diminuée et diversement modifiée, suivant le plus ou moins de volume de ce corps, la manière dont sa surface se développe, et la position om il est relativement au foyer de la lumière. Une autre propriété de la lumière est d’être réfléchie par les corps opaques sur lesquels elle tombe, et cela aussi de diverses manières, suivant la nature et la couleur de ces corps (Voir Reflet).
C’est là aussi le principe d’une infinité de modifications et la théories des causes qui les occasionnent composent principalement la science du clair-obscur.
La forme des corps solides n’étant perceptible au sens de la vue que par la présence et le jeu des ombres, l’art d’imiter les ombres est une des parties essentielles de la peinture les plus importantes. Il n’appartient qu’à l’artiste de connaître ou plutôt de sentir l’infinie variété des effets de l’ombre. Le simple amateur se borne à voir et à dire des ombres d’un tableau qu’elles sont légères, transparentes, lourdes, épaisses, suivant qu’elles s’étendent par une dégradation de tons nombreux et bien suivis, qu’elles participent plus ou moins, selon leur épaisseur, de la couleur des objets, ou bien que leurs masses sont sans dégradations, et qu’elles font taches sur les objets avec lesquels elles devraient s’identifier.

Edouard Rouveyre Comment apprécier les croquis, esquisses, études, dessins, tableaux, aquarelles, pastels, miniatures. Librairie G. Baranger fils, 1911


Médecine des Arts®    
715 chemin du quart 82000 F-Montauban
Tél. 05 63 20 08 09 Fax. 05 63 91 28 11
E-mail : mda@medecine-des-arts.com
site web : www.medecine-des-arts.com

 

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique