Nikolaus Harnoncourt

Chef d'orchestre et violoncellite, Nikolaus Harnoncourt né à Berlin le 6 décembre 1929, est mort le 5 mars 2016 à Sankt Georgen im Attergau (Autriche) à l'âge de 86 ans.
Le nom complet du chef d'orchestre est Johann Nikolaus comte de La Fontaine et d’Harnoncourt-Unverzagt

Généalogie
Nikolaus Harnoncourt est le fils d’Eberhard de La Fontaine (1896–1970), comte d’Harnoncourt-Unverzagt1, et de sa seconde épouse, Ladislaja (1899–1997), comtesse de Méran et baronne de Brandhoven.
Du côté paternel, il descend d’une famille lorraine (les de La Fontaine) originaire de Marville (Meuse) et installée ensuite à Harnoncourt, localité située aujourd’hui en Belgique et jadis en Lorraine. C’est à cette période qu’est ajoutée la mention « d’Harnoncourt » au patronyme. Joseph Louis Matthieu de La Fontaine d’Harnoncourt (1736–1816) passa au service des Habsbourg lorsque François III de Lorraine, qui avait épousé l’archiduchesse Marie-Thérèse d'Autriche, fut élu empereur des Romains sous le nom de François Ier (ce mariage fut à l'origine de la dynastie des Habsbourg-Lorraine). Joseph Louis Matthieu de La Fontaine d’Harnoncourt épousa en Autriche la comtesse Unverzagt et fonda ainsi la famille du musicien. Après avoir fait carrière en Autriche, il revint en France à Harnoncourt, prit la nationalité française (la Lorraine avait été rattachée à la France en 1766) et mourut en 1816.
Par sa mère, Nikolaus Harnoncourt descend directement de ce même François Ier, car elle en était l'arrière-arrière-arrière-petite-fille. Il est aussi l'arrière-arrière-petit-fils de l’archiduc Jean-Baptiste d'Autriche (1782–1859) et le petit-fils du comte Jean-Stéphane de Méran (1867–1947).
Le 27 juin 1953, Nikolaus Harnoncourt épouse à Graz (Autriche) la violoniste Alice Hoffelner (née en 1930), elle-même fille de Léopold Hoffelner et de Gertrude Schönfelder2. De ce mariage naissent quatre enfants, dont Elisabeth (née en 1954), comtesse de la Fontaine et d’Harnoncourt-Unverzagt. Celle-ci se fait connaître en tant que mezzo-soprano, dans l'opéra, l'oratorio ou dans d'autres formes musicales. Elle épouse en 1981 Ernst-Jürgen von Magnus (né en 1943).[Wilkipédia]

Nikolaus Harnoncourt a fait ses études musicales à Vienne.
En 1953, il fonde avec son épouse violoniste le Concentus Musicus Wien, et se consacre à l’authentic performance (« interprétation authentique ») sur les instruments d'époque.

Dans un interview pour diapasonmag Nikolaus Harnoncourt confiait
« Quel chemin ! Vous rappelez-vous comment tout a commencé ?
N.H. : Mon premier métier, un vrai métier pas un hobby, c’était marionnettiste. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours sculpté le bois. Vers quinze ans, j’ai donc sculpté une myriade de têtes, cousu des costumes, fabriqué des lampes et fondé une compagnie. Nous n’avons joué qu’une pièce, une version primitive de Faust. Vingt-cinq représentations. Ensuite je me suis assis et j’ai compté. La fabrication, la préparation, les répétitions prenaient beaucoup de temps, ce qui nous limitait à un spectacle par saison, pour moins de cent spectateurs à la fois étant donné la taille des marionnettes. Economiquement, ça ne tenait pas. J’ai tout arrêté.
Vous en avez fait une maladie ?
N.H. : Disons que, peu après, je suis tombé malade. Au lit, j’écoutais la radio. Tout d’un coup, il y a eu cet Allegretto de la Symphonie n° 7 de Beethoven dirigé par Furtwängler. Un choc terrible. Quand la musique s’est tue, il était parfaitement clair que je deviendrais musicien d’orchestre. Pas soliste. Soliste, c’était Casals ou rien, et je ne serais pas devenu Casals. En 1948, je me suis rendu à Vienne pour étudier. Deux mois plus tard, à l’Académie de musique, j’ai rencontré Alice et quelques amis avec lesquels nous avons formé un petit groupe qui se réunissait chaque mercredi après-midi.
»[diapasonmag 10/06/2013]

Il fait partie de ce petit groupe de musicien, qui par leur recherches et leur pratique à initier le renouveau de la musique baroque. De nombreux enregistrements d'Harnoncourt et du Concentus Musicus Wien ont été dans les années 1970 et 1980 des références incontournables pour certains.
« J'essaie d'acquérir autant de connaissances que possible sur l'œuvre, idéalement dans son état originel, et non altérée par les éditions ou la tradition interprétative qui se sont fixées indûment dans le courant du XIXe siècle. »
Jusqu'à son décès, survenu chez lui, en famille, samedi 5 mars 2016, Nikolaus Harnoncourt est resté fidèle à ses principes, refusant obstinément la musique décorative pour lui préférer celle qui « trouble et inquiète », et ce quel que soit le répertoire qu'il était en train de défricher.» [Télérama  07/03/2016]

Le 5 décembre 2015, c'était sa retraite pleine et entière, pour raisons de santé que le chef autrichien annonçait par le biais d'une lettre manuscrite très émouvante, adressée la veille de son 86e anniversaire à son « liebes Publikum » (cher public, en l'occurrence celui du Musikverein de Vienne).
«Mon état physique me contraint d’annuler tous mes engagements futurs. Une relation incroyablement étroite s’est développée entre nous sur scène et vous dans la salle. Nous sommes devenus une joyeuse communauté de pionniers !»

 

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