Nasalisation

Aspect physiologique et acoustique de la nasalisation

Sur le plan physiologique, la nasalisation est une action bien connue, correspondant à l'abaissement du voile du palais, et à la mise en circuit parallèle des cavités nasales. Les voyelles changent de sonorité, et passent du timbre oral au timbre nasal (le son a devient an, o devient on, etc.).

nasalisation et voile du palais
Action du voile du palais

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le plan acoustique, les choses sont moins claires : il est probable que contrairement à une idée répandue, le conduit nasal ne crée pas de formant dans le spectre laryngé primaire, mais absorbe au contraire une certaine quantité d'énergie.

Topographie du timbre vocal
Topographie du timbre du vocal

Au lieu de se comporter comme un résonateur, il agirait plutôt comme un filtre, déterminant alors une zone de réjection ou antirésonance, c'est-à-dire un affaiblissement des harmoniques, située entre 1200 et 2000 Hz. C'est ce qu'indique la courbe en pointillé de la figure de gauche.


Par ailleurs, l'abaissement du voile du palais rend plus nette la séparation entre le pharynx et la bouche, avec pour effet l'accroissement du couplage entre ces deux cavités et donc une meilleure individualisation de leurs formants respectifs, entraînant toutefois une réduction de l'amplitude du premier. En outre, du fait de la mise en activité d'un pavillon extrêmement convergent, l'impédance ramenée sur les cordes vocales augmente considérablement, le tonus glottique diminue, ainsi que l'énergie rayonnée. Il en résulte une baisse globale du niveau sonore, et pour le timbre extra-résonantiel moins de brillance et d'éclat. Les praticiens déclarent d'ailleurs "langues propres au chant" celles qui comportent peu ou pas de diphtongues nasales, comme l'italien par exemple.
Gilles Léothaud


 

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