Mutations

Se disait dans la musique ancienne des transitions de la musique des Grecs, qui étaient au nombre de cinq.

On appelait ainsi dans la musique ancienne généralement tous les passages d’un ordre ou d’un sujet de chant à un autre. Aristoxène définit la mutation une espèce de passion dans l’ordre de la mélodie ; Bacchius, un changement de sujet, ou la transposition du semblable dans un lieu dissemblable ; Aristide Quintilien, une variation dans le système proposé et dans le caractère de la voix ; Martianus Capella, une transposition de la voix dans un autre ordre de sons.
Toutes ces définitions obscures et trop générales ont besoin d’être éclaircies par les divisions ; mais les auteurs ne s’accordent pas mieux sur ces divisions que la définition même. Cependant on recueille à peu près que toutes ces mutations pouvaient se réduire à cinq espèces principales :

  • 1°. mutation dans le genre, lorsque le chant passait, par exemple du diatoniqe au chromatique ou à l’enharmonie, et réciproquement ;
  • 2°. dans le système, lorsque la modulation unissait deux tétracordes disjoints ou en séparait deux conjoints ; ce qui revient au passage du bécarre au bémol, et réciproquement ;
  • 3°. dans le mode, quand on passait, par exemple, du dorien au phrygien ou au lydien, et réciproquement, etc. ;
  • 4°. dans le rhythme, quand on passait du vite au lent, ou d’une mesure à une autre ;
  • 5°. enfin dans la mélopée, lorsqu’on interrompait un chant grave, sérieux, magnifique, par un chant enjoué, gai, impétueux, etc.

Voir Muances.
Dictionnaire de musique, Jean-Jacques Rousseau, 1767


 

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