Musique cubaine et afro-cubaine. Classification des Instruments de musique. Chapitre 6

Instruments Congos

D’après ce que nous venons de voir l’identification et la classification des instruments employés peuvent se faire selon  l’origine ethnique et la zone géographique de départ mais aussi selon la région d’arrivée à Cuba [1].

Ainsi on appelle :
Congos les peuples Bantous. Par ordre d’importance numérique : République démocratique du Congo (Zaïre), Angola, Congo, suivi de Ouganda, Gabon, Zambie,
• Lucumís les peuples Yorubas (sud du Nigéria, Togo, Bénin, Ghana)
Abakuas les peuples calabar de l’est du Nigéria (région de cross river) et de l’ouest du Cameroun
Arara les peuples Fon et Ewe (Bénin, Togo, Ghana).

On retrouve bien sûr ici la distinction entre membranophones (les tambours) et idiophones (cloches, grattoirs et hochets).

A. Instruments Congos

Les congos apportent leurs danses (yuka, makuta) dont on retrouve les mouvements de hanches dans la rumba, et leur utilisation des troncs d’arbres comme tambours. A Cuba les tambours fabriqués par les Congos sont en tronc d’arbre et peau de bœuf et vont par 3 (caja, mula et cachimbo).

Ces instruments deviendront les congas (tumbadoras) qui sont nommés différemment selon les rythmes joués (par exemple tumbadora, conga et quinto). De nos jours ce sont des tambours à une peau faits de lamelles de bois collées, comme les tonneaux. Ils peuvent se jouer assis (inclinés vers l’avant pour que le son sorte par dessous) ou debout posés au sol ou sur un pied métallique. Ces instruments peuvent être accordés : la  peau est montée sur un cerclage métallique et le musicien ajuste la tension de la peau, donc la hauteur de la note, à l’aide de tirants à vis qui se règlent en utilisant une clef plate.

Techniques de frappe
Les congas peuvent être utilisées avec des baguettes mais sont le plus souvent jouées à main nue.

  • avec baguettes ou main + baguettes : différentes adaptations de techniques mains + baguettes sont utilisées
  • à mains nues on retrouve les techniques de frappe vues pour le tambour djembé  (basse, tonique, claqué).
    Il s’y ajoute
  • la bascule : frappe par la paume puis les doigts (symbole : triangle pointe en bas),
  • le jeu à un doigt : index ou majeur, voir jeu des bongos,
  • la possibilité de faire varier la hauteur du son en déplaçant le pouce gauche posé du bord vers le milieu de la peau, ou bien en plaçant le coude gauche sur la peau et variant l’appui,
  • le pressionao ou muffle  (jeu étouffé) : c’est une frappe de son ouvert avec l’autre main posée.
  • le massacote : qui est un bruit de roulement de tambour obtenu en alternant rapidement la frappe des paumes et des doigts des 2 mains

Jeu sur deux peaux (ou plus)
Outre ces techniques sur une seule peau la musique cubaine emploie souvent le jeu sur deux peaux, soit en utilisant des tambours placés verticalement côte à côte soit avec des instruments que nous allons voir également.

  • soit l’instrument est horizontal : tambours batás
  • soit le musicien joue deux tambours fixés ensemble : les bongos.

[1] Source (fournie par F.Genest): Instrumentos de la Música Folklórico-popular de Cuba, Centro de investigación y desarollo de la Música Cubana, La Habana, 1997

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