Moralité

Lorsque les représentations des mystères, qui étaient souvent interminables et parfois duraient plusieurs journées, commencèrent à fatiguer les populations, d’ailleurs lassées aussi d’un genre un peu trop uniforme et qui avait fait son temps, les Clercs de la Basoche, qui tenaient alors le haut du pavé en matière de jeux scéniques, imaginèrent, sous le titre de moralités, de petites pièces de dimensions beaucoup plus restreintes, d’un caractère tantôt allégorique, tantôt de pure imagination, qui d’ordinaire étaient toujours écrites en vue d’établir une vérité morale. C’est dans ce genre de la moralité qu’on peut ranger les pièces qui avaient pour titre l’Enfant prodigue, le Mauvais Riche, l’Enfant ingrat, et aussi la Condamnation de Bancquet, de Nicole de la Chesnaye, et la Moralité de l’Aveugle et du Boiteux, d’André de la Vigne, l’un des premiers poètes scéniques de ce temps. Comme la farce et la sotie, la moralité fleurissait aux quinzième et seizième siècles, et ainsi qu’elles, prépara la naissance et l’établissement de notre théâtre régulier.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


 

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