Lucio Silla

Opéra
« Dramma per musica » en trois actes.
Livret de Giovanni Da Gamerra (avec des modifications Métastase).
Musique de Wolgang Amadeus Mozart

Création
25 décembre 1772 à Milan (au Teatro Ducale)

Le compositeur
Mozart (né à Salzbourg, 1756, mort à Vienne en 1791) est né à une époque entièrement dominée par l’opéra italien, et s’est intéressé très tôt au théâtre lyrique : dès l’âge de neuf ans, il écrit un air dramatique pour ténor et, à onze ans, il compose un opéra mythologique, Apollo et Hyacynthus. Dès lors, les ouvrages dramatiques occuperont une place centrale dans son œuvre : ils se conforment aux règles et conventions de l’opéra buffa et de l’opera séria, à quoi s’ajoutera le Singspiel allemand. Cependant, la génie mozartien saura s’affranchir des influences, transcender les formes anciennes sans les détruire, et trouver une expression personnelle, à nulle autre comparable. L’opéra mozartien – les chefs d’œuvre de la maturité – constitue une réussite solitaire, qu’il demeure vain de tenter de définir par des références ou des comparaisons dans le domaine lyrique : à partir d’Idoménée, tout enchante, tout est digne d’admiration, sans qu’il soit possible d’en démêler toujours les raisons, qui sont davantage celles du cœur que de l’intelligence.
Le premier véritable opéra est La Finta Semplice (1769), partition bouffe dans le style de Goldoni, que suit immédiatement Bastien et Bastienne ». Mitridate, Rè di Ponte (1770) est un opéra séria sans grande originalité, dont le succès valut au compositeur la commande de la « serenata » Ascanio in Alba (1771) : œuvre d’apparat et de circonstance qui prend cependant, grâce à la musique, une vérité et une densité étonnantes. Avec Lucio Silla, l’année suivante, s’annoncent très manifestement les ouvrages delà maturité.
Toutefois, La Finta Giardiniera (1775) n’est encore qu’un opéra bouffe traditionnel, et Il Rès pastore (1775) un simple enchaînement d’airs fort beaux.
Mais, en 1781, Mozart crée son premier grand chef-d’œuvre dramatique, Idomeneo, Rès di Creta, qui préfigure tous les opéras futurs, et jusqu’au drame Wagnérien. Se succéderont ensuite die Entführung aus dem Serail (1782), la divertissante satire du Schauspieldirektor (1786) ainsi que Le Nozze di Figaro (la même année), puis Don Giovanni (1787), Cosi fan tutte (1790), La Clemenza di Tito (1791) et Die Zauberflüte (la même année), tous les ouvrages qui seront successivement présentés dans le cours de ce volume. La production lyrique de Mozart comprend également cinquante-six grands airs de concert ou airs d’opéras séparés, et quatre ouvrages dramatiques inachevés (dont Zaïde et L’Oca del Cairo).

L’œuvre
Composé en moins de six semaines, Lucio Silla souffre du préjugé défavorable qui s’attache aux œuvres de jeunesse de Mozart (il n’a pas alors dix-sept ans). Sur un livret fort médiocre inspiré de l’histoire romaine – le héros n’est autre fort médiocre inspiré de l’histoire romaine – le héros n’est autre que Lucius Cornelius Sylla, le vainqueur de Mithridate -, Lucio Silla annonce très directement le chef-d’œuvre que sera Idoménée.
Il est aisé d’en relever les maladresses : une distribution vocale trop uniforme (deux ténors, deux castrats, deux sopranos), la surabondance de récitatifs secs, aucun ensemble concertant propre à dramatiser l’action. Mais la richesse d’invention orchestrale – un orchestre léger, tout en cordes soutenues par l’harmonie des vents – et la beauté de certains airs – avec leur variété thématique – sont déjà du grand Mozart : mentionnons surtout les airs vocalisants de Giunia, qui préfigurent ceux de Constance dans l’Enlèvement au sérail, ou même de la Donna Anna de Don Juan, et les deux airs de Cecillo (rôle écrit pour un castrat), en particulier le « Pupille amate », d’une grande intensité d’émotion.
Dans son développement linéaire, l’ouvrage est difficile à mettre en scène, et quelques rares tentatives sont restées sans lendemain. Mais Lucio Silla a des qualités purement musicales qui ne doivent pas passer inaperçues.

Discographie
Un enregistrement intégral disponible

  •   P. Schreier (Lucio Silla), A. Auger (Giunia), J. Varady (Cecilio), E. Mathis (Lucio Cinna), etc. Orch. Mozarteum de Salzbourg, dir. L. Hager (4 disques, BASF).

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