Luc Bondy

 

Metteur en scène, acteur, réalisateur, Luc Bondy né le 17 juillet 1948 à Zurich est mort le 28 novembre 2015 à l'âge de 67 ans des suites d'une pneumonie.

« Fils d’intellectuels juifs d’origine allemande et austro-hongroise, élevé en Suisse et en France, il a débuté sa carrière en Allemagne, a dirigé la célèbre Schaubühne de Berlin et le Festival de Vienne pendant douze ans, avant de revenir à Paris il y a trois ans prendre la direction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe.... En 45 ans, Luc Bondy aura mis en scène plus de 60 pièces et 16 opéras sur toutes les grandes scènes d’Europe, adaptant aussi bien Gombrowicz, Botho Strauss, Shakespeare, Schnitzler et Tchekhov que Molière, Marivaux dont il se disait «addict» et l’auteure contemporaine Yasmina Reza...A 25 ans, un premier cancer le frappe. Il en aura plusieurs. Les ennuis de santé ponctueront toute sa vie: en 2009, il dirigera depuis un lit sur scène des répétitions à l’Opéra de Paris. « J’ai toujours fait comme si de rien n’était, j’ai vécu, je me suis amusé », confiait-il. [Libération 28 novembre 2015]

« En 2012, lors de son arrivée au Théâtre de l'Odéon, Télérama lui avait consacré un grand entretien. Celui qui était à la fois écrivain, cinéaste et metteur en scène d'opéra, y parlait comme toujours sans pudeur de sa maladie, qui l'accompagnait depuis sa jeunesse…
Quand vous êtes chauve à 25 ans, autant expliquer pourquoi, ça normalise les choses », expliquait-il alors. « J'ai été très jeune victime d'un premier cancer, puis d'un second... Les chimiothérapies m'ont sauvé, mais pas mal délabré ailleurs. J'ai toujours fait comme si de rien n'était, j'ai vécu, je me suis amusé ; avant d'aller à mes traitements à l'hôpital, à l'aube, je courais les bars jusqu'à 5 heures du matin. J'ai continué à travailler sans jamais m'arrêter. C'est ma manière à moi de me battre. Ainsi, la maladie finalement me protège, me renforce d'une certaine façon. Et elle m'a permis aussi de redécouvrir ce corps qu'on ignore trop et qui a soudain le premier rôle. Sans doute cette perception nouvelle m'a aidé dans le travail avec les acteurs. » [Télérama  29/11/2015]

« Luc Bondy ne se sent invincible qu’à l’ombre des écrivains. Il oublie alors ce dos qui le torture depuis l’enfance, ce diabète qui le grignote, ce cancer qu’il a dû combattre. Dans la salle, assis, il regarde ses comédiens démêler l’écheveau d’une énigme, Isabelle Huppert, Micha Lescot, Bulle Ogier encore dans Les Fausses confidences – à l’Odéon à Paris en 2014....
Luc Bondy, qui vient de s’éteindre à 67 ans des suites d’une pneumonie, était tout cela à la fois: d’une pièce, il faisait une fête du sens; il ne figeait rien, il ouvrait des vasistas dans la psyché; il étudiait, en lecteur de Proust qu’il chérissait, les scénarios du cœur; il traquait chez Marivaux comme chez Harold Pinter cette part de flou qui nous constitue, cette déchirure aussi qui nous empêche. [Le temps samedi 28 novembre]


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