Livret

Nom masculin
Adopté dans le sens du nom italien libretto (Voyez ce mot) pour désigner le poème d’un opéra. L’art d’écrire des Livrets, subordonné au développement de l’art musical, tout en exerçant sur celui-ci une influence profonde, a presque toujours revêtu des formes entièrement conventionnelles et constamment variables. La fusion totale qu’on y désire entre la parole et le chant ne peut guère résulter que de sa composition par le musicien lui-même, chose réalisée seulement à l’époque moderne et par un petit nombre de maîtres, Berlioz, Wagner, d’Indy, Charpentier, ou bien d’une étroite collaboration du poète et du musicien, ainsi qu’il arrivait entre Quinault et Lulli, alors que, Louis XIV ayant approuvé le sujet de la tragédie lyrique projetée, les deux auteurs se mettaient à l’œuvre ensemble, Lulli dictant à Quinault la coupe des scènes ou des vers et l’obligeant à refondre, abréger, corriger sous ses yeux le texte qui devait porter sa musique. A l’antipode de cette manière d’agir, Auber et Meyerbeer fournissait à Scribe des « monstres », ou successions mesurées de mots et de syllabes sans suite, sur le rythme desquels il avait à fixer des versiculets quelconques. Le système des grands librettistes italiens du XVIIIème siècle, Metastasio, Apostolo Zeno, était encore une fois différent ; sur des sujets et des plans rarement renouvelés, ils faisaient œuvre littéraire et, avec ou sans coupures ou changements, leurs poèmes en beau langage, servaient successivement à dix ou vingt compositeurs et quelquefois deux fois au même, chacun n’ayant d’autre souci que d’ordonner selon les coutumes reçues la suite d’airs et de récits nécessaires pour former un spectacle, séduire le public et satisfaire les acteurs. On ne saurait d’ailleurs séparer l’histoire du livret de celle de la musique dramatique. Mais il est permis de remarquer comme s’y est, pendant le XVIIIème et le XIXème siècle, graduellement accentuée la tendance au moindre effort, qui a porté les librettistes à chercher matière à des poèmes d’opéra dans toutes les œuvres célèbres du théâtre et du roman, plutôt que de faire œuvre originale et véritablement lyrique.
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1936

 

 Poème d’opéra ou d’opéra-comique. L’art du librettiste est un art tout particulier, qui consiste à s’effacer devant le compositeur, tout en lui fournissant les éléments d’une pièce intéressante, variée, soit émouvante et passionnée, soit légère et comique, mais toujours d’un mouvement rapide, procédant par touches vigoureuses, et offrant les situations et les contrastes nécessaires à la musique, dont la seule présence exclut l’étude et l’analyse des caractères. Les bons librettistes se font malheureusement rares depuis une vingtaine d’années, et nos musiciens en souffrent cruellement.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885


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