Les Beatles contribuent à la compréhension du cerveau

Le geste, le mouvement participent à la mémoire musicale du musicien

Beatles et mémorisation de la musique

« On aurait pu penser, dit-il, que la zone du cerveau activée le plus souvent serait la zone auditive, mais non, c'étaient les zones motrices, la partie qui contrôle les muscles. Ce constat était donc tout à fait surprenant et déroutant. »
Pourquoi la zone motrice du cerveau qui fait fonctionner les muscles avait été détournée de sa fonction pour soutenir la mémoire du morceau de musique qui suivait la fin d'une piste d’un album ?

Josef Rauschecker a prolongé sa recherche pour mieux appréhender ce qui se passe dans le cerveau lorsqu’une nouvelle séquence de musique survient. Les volontaires étaient soumis à l'écoute d'une musique atonale générée par un ordinateur tout en passant un scanner.

Une procédure particulière était par ailleurs utilisée. Une première phrase musicale était émise suivie d’une nouvelle phrase, puis on reprenait la première phrase suivie d’une phrase encore nouvelle, puis la première phrase encore et autre nouvelle phrase, etc. Ainsi la première phrase était répétée une trentaine de fois, tandis que les phrases nouvelles une à deux fois seulement.

La mémoire du geste contre le trou de mémoire

Sur le plan de la mémorisation, les zones auditives participaient au souvenir de petites séries de notes, les plus familières, les zones motrices étaient nécessaires pour le séquençage, pour mettre ensemble tous ces « morceaux » dans le bon ordre.
Il est logique d’après Josef Rauschecker que le système moteur soit responsable de la fonction de séquençage.
Parce que c'est ce que le système moteur doit faire lorsqu'on fait une séquence de danse, une descente en skie, lorsqu'on joue un morceau de musique, de piano ou de tuba. On doit programmer ses muscles pour travailler en séquence particulière surtout lorsqu'on est dans une phase nouvelle d'apprentissage.

Le cerveau a « un système hautement spécialisé pour stocker l’ordre des informations, que cet ordre contienne des notes de musiques, des mots ou même des événements ». Apprendre un ordre d’actions est une façon de se les rappeler, en réécoutant les chansons dans sa tête, ou mieux en les chantant ; le séquençage, l’ordre, aide à garder en mémoire l’ensemble des éléments.

Pour Josef Rauschecker, la mémorisation d’un morceau s’apparente à un jeu de dominos : les tons sont enchaînés les uns aux autres dans une séquence : « c’est comme pousser le premier domino, ils tombent tous, l’un après l’autre ». C’est pourquoi, un pianiste qui a un trou de mémoire doit repartir d’une séquence précédente pour passer enfin le passage… et pourquoi on peut chanter le morceau suivant quand on écoute un des albums des Beatles que l’on connaît déjà.

Rédacteur : Docteur Arcier, fondateur de Médecine des Arts
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