Le rappeur Lil Wayne obligé de faire atterrir en urgence son avion personnel du fait d’une crise d’épilepsie

Epilepsie et usages de drogues

Epilepsie et drogues

Alcool, café, cannabis et épilepsie

La consommation de certains produits peut influencer le risque de crise d'épilepsie. L’alcool peut augmenter le risque de crise d’épilepsie en abaissant le « seuil » de leur survenance. Elle peut occasionner les premières crises chez les personnes qui n’ont jamais été diagnostiquées comme épileptiques ou, chez les personnes souffrant d’épilepsie, elle peut être la cause d’un accroissement de la fréquence ou de la gravité des crises. C'est le cas aussi de certaines drogues telles que la cocaïne, le PCP, les amphétamines, qui sont connues pour avoir été la cause de crises d’épilepsie.

Les effets du café et du cannabis sont plus discutés. « Il n’existe pas d’arguments pour interdire une consommation régulière et modérée de café chez le patient épileptique (1 à 2 tasses/jour), et ce paradoxalement, si l’on en croit les données animales, d’autant plus que l’épilepsie est active. On préconisera tout de même, si possible, une éviction chez la femme enceinte, du fait des risques tératogènes potentiels de la caféine.
En revanche, il est clair que la consommation excessive de caféine peut avoir des conséquences délétères chez certains patients. La prise de décaféiné peut alors être recommandée. »[1]

Concernant le cannabis, les effets par rapport à l'épilepsie sont tout autant discutés ; certaines études plaident pour des vertus thérapeutiques dans certaines pathologies. « Dans l’épilepsie, les données sont relativement contrastées. À la lumière des données animales, il semble tout à la fois exister un effet antiépileptique dose-dépendant du cannabis (effet aggravant à faible dose, effet protecteur à forte dose) et crise-dépendant du cannabis (effet aggravant sur les absences, effet améliorant dans les crises partielles ou généralisées tonico-cloniques). Par ailleurs, chez l’homme, en faisant abstraction de l’effet antiépileptique per se du cannabis, la fatigue et l’apathie induites par la prise de cannabis peuvent entraîner une recrudescence de la fréquence des crises.
Il n’existe donc pas, à l’heure actuelle, de données consensuelles pour recommander la consommation de cannabis dans l’épilepsie, mais pas non plus pour l’interdire… »[1]

Une bonne hygiène de vie, le calme et le repos sont des facteurs protecteurs vis-à-vis de crises d'épilepsie ; certains facteurs sont favorisants en dehors même de consommation de produits particuliers, de drogues, tels que le stress, la fatigue, l'anxiété, les émotions.
Les artistes qui abusent de telles substances ou qui s’acheminent vers une dépendance à de telles substances doivent solliciter une aide spécialisée afin d'interrompre le cercle vicieux dans lequel ils se sont engagés.

Rédacteur Docteur A. Arcier, président fondateur de médecine des arts®
Médecine des arts® est une marque déposée, Médecine des arts©

Bibliographie

[1] S. Dupont (Unité d’épileptologie, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris et unité INSERM 0224 Cortex et épilepsie). Facteurs favorisants des crises d’épilepsie : rôle du cannabis. Facteurs favorisants des crises d’épilepsie : rôle du café. La Lettre du Neurologue - vol. IX - n° 1 - janvier 2005
[2] Frucht M, Quigg M, Schwaner C, Fountain N. Distribution of seizures precipitants among epilepsy syndromes. Epilepsia 2000;41 : 1534-9.
[3] Guillet R, Dunham L. Neonatal caffeine exposure and seizure susceptibility in adult rats. Epilepsia 1995;36:743-9.
[4] Rigoulot M, Leroy C, Konig E, Ferrandon A, Nehlig A. Prolonged low-dose caffeine exposure protects against hippocampal damage but not against the occurrence of epilepsy in the lithium-pilocarpine model in the rat. Epilepsia 2003;44:529-35.
[5] Francis A, Fochtmann L. Reduced proconvulsivant activity of caffeine in rats after a series of electroconvulsive seizures. Psychopharmacology 1995;119:99-104.


 

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