La Vestale

« Tragédie lyrique » en trois actes.
Livret d’Étienne de Jouy ; il fut écrit d’abord pour Boieldieu, et refusé ensuite par Méhul.
Musique de Gaspare Spontini

La Vestale
Gaspare Spontini

Création
Le 15 décembre 1807, à l’Opéra de Paris (l’œuvre atteindra sa 213e représentation en 1857) ; l’Américain Rosa Ponselle fut une des grandes interprètes de la Vestale, rôle dans lequel triompha également Maria Callas, lors d’une reprise à la Scala de Milan, en 1955.

Personnages

  •   Licinio (Licinius), général romain (ténor) ;
  •   Giula (Julia), une jeune vestale (soprano dramatique) ;
  •   Le Pontifex Maximus (grand prêtre) (basse) ;
  •   Cinna, un centurion (ténor, ou baryton) ;
  •   La Grande Prêtresse (mezzo-soprano, ou alto) ;
  •   Un petit rôle, chœur et ballet.

Argument
A Rome, sous la République. Au premier acte, le général Licinius, qui rentre vainqueur des Gaulois, confie à son ami Cinna l’amour sacrilège qu’il porte à Julia, une jeune vestale. Le grand prêtre, à l’autel, observe de funestes présages ; cependant, durant la cérémonie de son couronnement, Licinius donne rendez-vous secrètement à Julia. Au deuxième acte, les amants sont réunis ; mais la flamme sacrée s’est éteinte : pour Julia, c’est mort. La vestale refuse de révéler au grand prêtre le nom de coupable. Au dernier acte – en dehors des murs de Rome -, le tombeau de Julia est préparé : Licinius offre sa vie en échange de celle de son amante ; mais celle-ci descend au tombeau. Soudain, la foudre tombe et embrase l’autel : Vesta pardonne, et accorde la vie sauve à sa prêtresse. Licinius et Julia, devant le temple de Vénus, marchent ensemble à l’autel.

Le compositeur
Spontini (naît en 1774, Maiolati, près d’Ancône, mort en Maiolati en 1851) fit ses études musicales à Naples, puis, aidé par Cimarosa, obtint ses premiers succès à Rome. Il s’établit, dès 1803, à Paris où, avant même la création de la Vestale, il fut nommé « compositeur particulier » de l’impératrice Joséphine ; en 1811, il eut le grand mérite de donner la première représentation parisienne du Don Juan de Mozart. Il vécut ensuite à Berlin, comme surintendant général de la Musique de Frédéric-Guillaume III : mais bientôt le succès du Freischütz de Weber fit pâlir son étoile ; Spontini dut quitter son poste (auquel lui succéda Meyerbeer), sans plus jamais connaître le succès. Son œuvre est tout entière destinée à la scène : treize opéras bouffes italiens notamment, quatre grands opéras français, cinq opéras allemands. La Vestale, puis Fernand Cortez (1809) on remporté des triomphes, et ont survécu. Il faut citer également Milton (1804), Olympie (1819) – que le musicien considérait comme son chef-d’œuvre -, et Agnes von Hohenstaufen (1829).

L’œuvre
On a souvent considéré la Vestale comme un opéra recueillant l’héritage de Gluck pour l’adapter au lyrisme italien : certes, Spontini conserve la noblesse et la force de Gluck, tout en assouplissant une certaine raideur classique ; certes, son langage mélodique annonce la phrase bellinienne, et son personnage de Julia est une sorte d’épure de Norma. Mais la Vestale annonce, plus lointainement, Verdi (par le traitement de la voix) et Berlioz (par les procédés orchestraux). L’œuvre, enfin, réalise déjà pleinement un genre qui s’incarnera dans le « grand opéra » français de la première moitié du XIXe siècle : œuvre d’un précurseur, donc, et – à ce titre – plus qu’intéressante. On soulignera plusieurs caractéristiques : écriture vocale où prédomine l’arioso, sans césure entre les récits, airs et cabalettes, rôle proprement « dramatique », émotionnel, de l’orchestre (qui préfigure le fameux « commentaire de l’action », que Wagner reprendra à son compte), mise en œuvre, enfin, de procédés rythmiques assez insolites (« halètement » de la voix et de l’orchestre, au début du deuxième acte, ou air de Julia « Su questo sacro altare », dans le cours de ce même acte), procédés dont Berlioz tirera toute la leçon… Œuvre, par conséquent, à écouter attentivement, qui avoue ses faiblesses (tendance au majestueux et au convenu, plan quasi géométrique de l’ouvrage, masquant à peine le disparate de certaines pages), mais qui présente en même temps d’éminents qualités annonciatrices d’un renouveau complet du théâtre lyrique.

Discographie

  •   Un enregistrement intégral disponible.
  •   M. Callas (Julia), F. Corelli (Licinius), E. Stignani (la Grande Prêtresse), N. Zaccaria (le Grand Prêtre), Orch. Scala de Milan, dir.
  •   L. Bernstein (3 disques mono, Cetra) : un document « live ».

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