La légende Marsyas

Sarcophage représentant  le concours musical entre Apollon et Marsyas,
290 - 300 après J.C., musée du Louvre

On a retrouvée à Mantinée d’admirables bas-reliefs qui racontent la légende de Marsyas. Ils font l’objet de cet article.

Ces bas-reliefs illustrent la jolie et cruelle légende de Marsyas. Marsyas était de Célène en Phrygie. Il passe pour l’inventeur de la flûte, ou plutôt, il la retira de la fontaine où Minerve l’avait jetée de dépit, en voyant que le jeu de cet instrument la défigurait. Marsyas s’y exerça et en tira des sons mélodieux ; bientôt il passa pour le plus habile joueur de flûte de son temps. Il osa défier à la lutte musicale Apollon, le dieu de la lyre. Il fut convenu que les muses décerneraient la palme de la victoire et que le vaincu à la merci du vainqueur. Marsyas tira de sa flûte des sons si mélodieux, qu’il ravit tous les assistants et ce n’est pas sans peine qu’Apollon fit déclarer les juges en sa faveur. Furieux d’avoir eu tant de mal à enlever les suffrages, il se montra sans pitié pour son audacieux rival, il commanda qu’on l’attachât à un un pin très élevé et le fit périr en l’écorchant tout vif.
Quelques-uns rapportent qu’Apollon chargea un esclave scythe de cette barbare exécution. Mais lorsque la violence de son ressentiment fut apaisée, il se repentit de sa cruauté, rompit les cordes de sa lyre et la déposa avec la flûte de Marsyas dans un antre de Bacchus, auquel il consacra ces instruments.
On prétend que la lutte de Marsyas contre Apollon n’est que celle de la flûte, instrument très cultivé en Phrygie et le reste de la Grèce ; peut-être qu’aussi sous cette lutte se cache celle de deux cultes.

La peau de Marsyas fut portée à Célène où l’on en fit une outre qu’on suspendit à une colonne. C’était une croyance vulgaire que cette peau s’agitait d’elle-même quand on jouait de la lyre, comme si elle eût été mue encore par un sentiment d’antipathie et de rivalité. Les trois bas-reliefs illustrant cette légende de Marsyas ont été découverts à Mantinée (Grèce) en 1887, dans les fouilles de l’Ecole Française. Ils ornaient le socle de la statue de Latone et de ses enfants, par Praxitèle. Ce sont les élèves de ce dernier qui ont exécutée les bas-reliefs, sur des dessins du maître. La partie antérieure du socle de Latone était occupée par la plaque représentant : le satyre Marsyas qui, avant de mourir, joue une dernière fois de la flûte devant Apollon, assis, sa lyre sur les genoux : au milieu, le Scythe, tenant le couteau avec lequel il écorchera Marsyas condamné. Il manque une quatrième plaque, semblable aux deux autres, sur laquelle se trouvait un groupe de trois Muses arbitres de la lutte musicale.

Les 3 bas-reliefsretrouvés à Mantinée


Ces délicats chefs-d’œuvre sont maintenant au musée d’Athènes.
R. Mohr


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