Kyste synovial du poignet chez le musicien, circassien, chanteur

Quels sont les traitements d’un kyste synovial ?

kyste synovial

Procédé mécanique, l’écrasement
Cette méthode consiste à faire éclater le kyste par pression et ainsi à vider le kyste de sa substance visqueuse. S’il persiste encore des personnes qui proposent d’écraser le kyste en exerçant une pression sur celui-ci. Cette manœuvre est à déconseiller car ce geste est douloureux et souvent peu efficace.

Ponction
Parfois une ponction est réalisée sous anesthésie locale visant à évacuer le contenu du kyste. Si cette technique est choisie, elle l’est préférentiellement pour les kystes dorsaux. Cette manoeuvre est suivie d’un injection de corticoïdes en général (ou de produits sclérosants), mais les récidives restent très fréquentes (environ 50 % dans un délai variable, de quelques jours à quelques années).

Chirurgie
Le traitement chirurgical d’un kyste synovial est réalisé de manière non systématique lorsque celui-ci devient gênant fonctionnellement, plus rarement pour des raisons esthétiques.
Le traitement consiste à ôter en totalité la poche kystique et sa base d’implantation afin d’éviter une récidive.
« Ceci est le meilleur garant du moindre risque de récidive. Mais ceci implique, au niveau du poignet, un brèche articulaire qui comme toute plaie va cicatriser en se rétractant et peut donc occasionner une raideur contre laquelle il faudra parfois lutter par de la rééducation. » L’intervention se fait à ciel ouvert ou sous arthroscopie ». [3] L’avantage de la technique endoscopique est d’une part d’être plus esthétique (incision minime) et de permettre une récupération fonctionnelle plus rapide.
La chirurgie est en règle ambulatoire (dans la journée), sous anesthésie locale ou locorégionale (seul le bras ou le doigt sont endormis).

Prise en charge rééducative
Dans un nombre notable de cas, le kyste synovial disparaît. Dans bien d'autres cas, l'épisode douloureux qui peut survenir s'atténue et disparaît. Ainsi la prise en charge rééducative et physiothérapique sont les premiers des traitements, en gérant les épisodes douloureux de manière symptomatique et analysant le geste et la posture pour développer un geste physiologique, plus encore lorsque le musicien a une hyperlaxité, facteur favorisant l'émergence du kyste synovial.

Quelles sont les complications éventuelles d’un acte chirurgical ?

Toute intervention chirurgicale comporte des risques de complication ; aussi il est important d’étudier le bénéfice/risque sur le plan général et pour les artistes également sur le plan fonctionnel.

Complications communes à la chirurgie de la main

  • Infection (maladie nosocomiale). Elle est toujours possible, mais ce risque reste exceptionnel. Lorsque le diagnostic est précoce, elle est rapidement maîtrisée avec un traitement adéquat (antibiothérapie). Elle se présente généralement sous la forme de douleurs anormales, une pulsation, une rougeur. La réintervention est parfois nécessaire.
  • Hématome local : le diagnostic doit être précoce (gonflement douloureux au niveau de la cicatrice). Généralement, il se résorbe en quelques jours, mais la reprise chirurgicale est parfois nécessaire.
  • Syndrome de Sudeck (algodystrophie) : Il s’agit d’un syndrome qui sur le plan physiopathologie n’est pas pleinement élucidé, il s’agit d’un dérèglement du système nerveux sympathique caractérisé par des modifications trophiques tissulaires locales. La main est gonflée, douloureuse, avec une raideur importante. Son apparition est imprévisible. L’évolution est traînante sur plusieurs mois, des séquelles sont possibles (douleurs résiduelles, raideur des doigts et/ou du poignet, parfois de l’épaule). Le traitement est difficile et fait appel à des produits spécifiques et à la rééducation.
  • Accident d’anesthésie : du plus simple au plus grave, y compris le décès (1 décès sur 100.000 à 150.000 anesthésies).

Complications spécifiques du kyste synovial

  • Récidive du kyste : variable selon les études et les techniques, environ 5 % à 10 % des cas, voire plus pour certaines études. On discute alors l’opportunité de réintervenir, en sachant que l’indication est posée sur la gêne ressentie par le patient. Ce risque de récidive est également dépendant de la technique utilisée.
  • Cicatrice inesthétique et légèrement douloureuse : celle-ci est en général discrète, mais parfois elle peut être disgracieuse surtout au dos du poignet. « Elle est prévenue au mieux par une cicatrice tracée selon les règles de la chirurgie plastique. Selon la technique le risque de cicatrice est différent, l’arthroscopie est sur ce point moins risquée » [4]
  • Douleurs cicatricielles : par inflammation ou irritation des branches cutanées nerveuses autour de la cicatrice et/ou par synovectomie articulaire. En général, ces problèmes disparaissent au bout de quelques semaines. [5]
  • Raideur articulaire : se voit surtout avec les kystes dorsaux du poignet. L’enraidissement cède en règle générale à une rééducation prolongée.
  • Seuls les kystes du poignet sont immobilisés par une attelle pendant 10 à 15 jours. La cicatrisation s’obtient en une quinzaine de jours.

L’activité est reprise selon le type d’activités artistiques après 15 à 21 jours, voire plus pour certaines activités circassiennes par exemple, ou des activités percussives par exemple. La conduite automobile est possible après 15 jours, une fois l’attelle retirée. Cette notion de reprise nécessite d’être accompagnée chez les artistes, les techniques artistiques sont si variées, que cette reprise doit être ajustée raisonnablement, avec toujours une reprise graduée.

Récupération

  • 15 à 42 j pour la chirurgie
  • 8 à 21 j pour l’endoscopie

Dans le cas général, la rééducation utile devient nécessaire devant une raideur. Pour le musicien par exemple, cette rééducation est conseillée sans, puis avec instrument afin de retrouver rapidement les repères physiologiques sans compensation particulière, de mauvaises utilisations de soi ; elle doit faire appel à des rééducateurs formés à cette nouvelle discipline (Médecine des arts®)

Il ne faut pas surévaluer les risques, mais prendre conscience qu’une intervention même apparemment simple peut comporter des aléas. Il est important de mettre en perspective l’aspect bénin de cette tuméfaction, le fait qu’elle disparaît spontanément dans de nombreux cas et qu’une intervention chirurgicale n’exclut pas une récidive. Concernant un kyste du poignet, l’intervention chirurgicale du poignet la moins risquée est celle que l’on n’a pas effectuée. L’abstention thérapeutique est bien souvent une bonne décision, mais ceci devrait être étudié de manière pluridisciplinaire en ce qui concerne les artistes, afin d’éclairer la décision de manière collégiale.

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