Kpété

Idiophones par pincement
Appelés aussi linguaphones, les idiophones par pincement sont, selon, B. Söderberg13, des instruments de musique munis d’une ou de plusieurs languettes soulevées à l’une de leurs extrémités et fixées à l’autre. Le seul instrument par pincement dont l’existence nous ait été révélée lors de notre passage a aujourd’hui disparu de la région.

 

Sanza à lamelles appliquées sur une planchette (lamellophone)

 

Kpété est un idiophone par pincement faisant partie des lamellophones
N’ayant pu observer cet instrument, nous le décrivons en nous basant sur les informations recueillies in situ. Kpété est un lamellophone qui se compose d’une planchette rectangulaire, le plus souvent prolongée d’une sorte de manche, évoquant ainsi la forme d’une planche à découper. C’est sur cette planche, faisant office de table d’harmonie, que sont fixées, au moyen de fibres végétales tressées, sept petites lamelles végétales (bambou) flexibles et très effilées (se présentant sous la forme de longues pointes à base carrée). Prises généralement entre une ou deux barres transversales (chevalets), les lamelles appelées bla sont fixées généralement au dos du support (table ou caisse de résonance) et relèvent leurs extrémités sur lesquelles viennent peser les pouces des deux mains. Elles sont de longueurs différentes ; la lamelle bla du milieu serait la plus longue et ferait office de basse.
La mise en vibration des lamelles s’effectue par pincement, c’est-à-dire par une pression du doigt suivie d’un brusque relâchement de l’extrémité de la lamelle. Selon F. Borel, cette opération implique que les languettes (lamelles) soient placées de manière facilement accessible et sous tension permanente. La vibration devient alors audible par l’intermédiaire du support (la table ou corps de résonance) et d’éléments vibrants. Pour en jouer, le musicien tient son instrument par les côtés, légèrement éloigné de son corps, le clavier (ensemble des lamelles) dirigé contre lui. Assis, il pose son instrument sur ses cuisses.
Le lamellophone kpété est surtout joué en soliste : sa sonorité n’est en effet pas assez puissante pour en faire un instrument de manifestation collective. L’existence de cet instrument chez les Gban fut également révélée par l’étude de L. Tauxier où il qualifiait abusivement cet instrument de « lyre primitive ». Dénommé gouété par l’auteur, ce lamellophone comportait onze lamelles en bois. Voici la description qu’il fait de cet instrument : « Cette sorte de lyre primitive est composée d’une planche en bois sur laquelle on a fixé, les unes à côté des autres, de petites tiges d’un bois léger que l’on fait vibrer et résonner avec les doigts. C’est là sans doute la lyre primitive qui ait jamais existé, plus primitive certes que la carapace de tortue garnie de boyaux secs d’animaux que l’on signale chez les premiers Grecs. »
Aka Konin, Guirard Gustave. Les instruments de musique de la région centre-ouest de la côte d’ivoire (Gban)


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