Jongleurs

Joueurs d’instruments qui, au début de notre poésie, se joignaient aux troubadours ou poètes provençaux, et couraient avec eux la province. L’histoire du théâtre français nous apprend qu’on nommait ainsi des espèces de bateleurs qui accompagnaient les trouvères fameux dès le onzième siècle. Comme ils jouaient de divers instruments, ils s’associèrent avec les poètes et les chanteurs pour exécuter les ouvrages des premiers ; et ainsi de compagnie, ils s’introduisirent dans les palais des rois et des princes, et en tirèrent de magnifiques présents. Leurs jeux consistaient principalement en gesticulations, tours de passe-passe, etc., ou en quelques mauvais récits du burlesque le plus trivial. Leurs excès ridicules et extravagants les firent tomber dans une telle déconsidération, que, pour désigner alors une chose mauvaise, folle, vaine et fausse, on l’appelait jonglerie. Philippe-Auguste les chassa ; ses successeurs souffrirent qu’ils revinssent en France. On en trouve la preuve dans le tarif fait par saint Louis, pour régler les droits de péage dus à l’entrée de Paris, sous le Petit-Chatelet. Ce tarif, dans un de ses articles, porte que les jongleurs seront quittes de tout péage en récitant un couplet de chanson, ou en faisant gambader leur singe devant le péager. Vers 1400, les trouvères et les jongleurs se séparèrent. On ne parla plus de ceux-ci, que l’on appela ensuite bateleurs, à cause des tours surprenants qu’ils s’étaient adonnés a faire avec des épées ou d’autres armes.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872


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