Jeu de Paume

Les jeux de paume jouent un rôle important dans l’histoire des origines de notre théâtre. C’est souvent sur de vastes terrains de ce genre que furent construites nos premières salles de spectacle, et c’est à la configuration de ces terrains qu’elles devaient la forme allongée que l’on a signalée pour quelques-unes d’entre elles. C’est sur l’emplacement d’un jeu de paume dit de la Fontaine, situé rue Michel-le-Comte et appartenant à un avocat nommé Jacques Avenet, que fut élevé le premier théâtre du Marais, où joua la troupe de Mondory. Après l’incendie de ce théâtre, c’est dans une nouvelle salle édifiée sur un jeu de paume de la Bouteille, situé rues de Seine et des Fosses de Nesles, que Perrin et Cambert font construire notre première salle de l’Opéra, ouverte en 1671. Lorsqu’en 1672, Lully les dépossède et se substitue à eux dans la direction de notre grande scène lyrique, c’est au jeu de paume du Bel-Air, rue de Vaugirard, qu’il élève son nouveau théâtre. Quand la Comédie-Française, chassée du Palais-Royal par ce même Lully, après la mort de Molière, dut quitter en 1689 la première salle de l’Opéra, où elle s’était réfugiée, c’est sur l’emplacement du jeu de paume de l’Étoile, rue Neuve-Saint-Germain-des-Près, qu’elle élit domicile. En 1711, nous voyons une troupe de danseurs de corde installée au jeu de paume d’Orléans, où elle joue plusieurs pièces en écriteaux. Et ce n’était pas seulement à Paris que les jeux de paume servaient ainsi à l’édification de divers théâtres existât sur un jeu de paume appartenant au duc de Lesdiguières, à l’endroit même où se trouve encore la salle de spectacle actuelle ; en 1659, Rouen possédait deux théâtres qui avaient été construits, l’un sur le jeu de paume des Braques, l’autre sur le jeu de paume des Deux-Mores. Il en était sans doute ainsi dans d’autres villes. A Paris, nous avons encore un théâtre, un seul, placé sur le terrain d’un ancien jeu de paume, et celui-là est un des moins anciens : c’est le théâtre Déjazet, qui est établi sur l’ancien jeu de paume du comte d’Artois, depuis Charles X.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885


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