Introjection et incorporation

En 1909, S. FERENCZI11 propose le concept d’introjection, qui sera repris par S. FREUD, comme un des mécanismes élémentaires qui compose les identifications : l’introjection est une façon « d’absorber » des objets pour qu’ils puissent interagir au niveau intrapsychique (elle présuppose un dedans psychique et un dehors psychique, quelles que soient les formes qu’on leurs donne). Pour préciser cette acceptation des identifications, on peut relever, dans l’étude sur Léonard De Vinci (1910), l’exemple de l’homosexualité masculine : ici, le garçon « refoule son amour pour sa mère ; il se met lui-même à sa place, il s’identifie à elle (il l’introjecte) et il prend alors sa propre personne comme le modèle à la ressemblance duquel il choisit les nouveaux objets de son amour. » (1)
Entre 1912 et 1915, S. FREUD développe le concept d’incorporation dans Totem et tabou(2) et dans « Deuil et mélancolie. » (3). Celle-ci peut être considérée comme l’ancêtre de l’introjection et de l’identification car elle appartient à l’activité orale (premier stade libidinal chez S. FREUD). Trois significations sont contenues dans ce terme : se faire plaisir en faisant pénétrer un objet en soi, détruire cet objet, et assimiler les qualités de cet objet.
L’incorporation présuppose alors un dedans et un dehors qui sont de nature corporelle, limités par une zone érogène (la bouche, le rectum, … (4)

Bibliographie
  1. FREUD S. Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci. Paris : Gallimard, 1927.
  2. FREUD S. Totem et tabou. Paris : Payot, 1947) et dans « Deuil et mélancolie »
  3. FREUD S. « Deuil et mélancolie. » In : Métapsychologie. Paris : Gallimard, 1952.
  4. GOLSE B. Le développement affectif et intellectuel de l’enfant. Paris : Masson, 2001.

Benjamin PETROVIC

 

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