Indiens (De la musique chez les)

De la musique chez les Indiens

Il existe une si grande analogie entre le système astronomique et musical des Indiens et celui des Égyptiens et des Chinois, qu’on peut logiquement leur attribuer une commune origine. La forme du gouvernement étant la théocratie, la connaissance de la musique, comme celle de toutes les sciences et de tous les arts, n’est réservée qu’aux prêtres ; c’est pourquoi la musique est liée étroitement à la religion, et soumise à des lois fixes et invariables. La gamme des Indiens ne procède pas, comme celle des anciens Grecs, par tétracordes, mais par octaves comme la nôtre. La plus grande partie de leurs gammes ne contient que cinq ou six sons stables, et ressemble par-là à l’ancienne gamme chinoise. Ces gammes, si simples, peuvent être considérées comme les premiers essais d’un peuple qui aime le chant, mais qui n’a pas un système d’acoustique complet. Les Indiens ne connaissent pas notre harmonie. Leurs diverses espèces de musique pratique sont les rectahs, teranas, tuppas raagnies. Les deux premiers portent le cachet d’un chant facile et régulier. Les Hindous ont trente-six mélodies d’un genre particulier, appelées, raugs ou ragas, et raugines ou raginas. Des trois genres grecs, celui auquel elles ressemblaient le plus était le genre enharmonique. Il est extrêmement difficile de noter la musique des Raugs ou Raugines, parce que notre système ne fournit point de signes qui puissent exprimer la petitesse de leurs intervalles. La mesure en est rompue et irrégulière, et les modulations fréquentes et pour ainsi dire sauvages. On dit que ces chants avaient encore plus de puissance que la musique d’Orphée. Les instruments de musique en usage chez les Indiens sont destinés ou à la religion, ou à des divertissements. Les plus simples instruments dont les Bramines font usage dans leurs temples sont le song et le gautha. Le premier est un buccin dans lequel ils soufflent de toutes leurs forces pour appeler le peuple : le second, qui sert au même objet, est une petite clochette en bronze, ornée d’une tête et de deux ailes, que les Bramines font résonner soir et matin dans les vestibules du temple, avant de commencer les sacrifices. Quelquefois on entend aussi le buccin dans les bazars et les marchés ; mais alors ce sont les Fakirs qui annoncent ainsi leur arrivée. Le Kortal est un des plus anciens instruments des Indiens : il est présumable qu’ils en font usage dans leurs cérémonies religieuses, car beaucoup de leurs anciennes idoles sont représentées avec cet instrument. Les indiens sont encore connu la lyre, la flûte et le tambour. Il paraît que le violon fut aussi en usage au commencement du dix-septième siècle dans quelques parties de cette contrée. Il y a dans l’Inde des chanteurs qui parcourent les rues, et s’arrêtent aux portes des maisons en chantant les amours et les hauts faits de leurs aïeux ; ils accompagnent souvent leurs chants du son de quelque instrument. Ils sont vêtus à peu près comme les musulmans, et ont ordinairement une besace dans laquelle ils mettent le riz, les fruits et tout ce qu’ils reçoivent de leurs auditeurs. La musique en usage aujourd’hui dans toutes les parties de l’Inde soumises à la domination de l’Angleterre, ne diffère point de celle qu’on cultive en Europe. Calcutta, particulièrement, a été visité par des artistes distingués, chanteurs et instrumentistes. On joue dans cette ville beaucoup de quatuors, et surtout ceux de Haydn.


Médecine des Arts®    
715 chemin du quart 82000 Montauban (France)
Tél. 33 (0)563200809 Fax. 33 (0)563912811
E-mail : mda@medecine-des-arts.com

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique