Imzad

L’imzad, ou amzad, vielle monocorde à résonateur en calebasse (cordophone), semblait à l’origine inconnu en dehors du monde touareg où il est exclusivement réservé à l’usage des femmes de condition. Sa présence au Gourara a été attestée récemment, mais elle y demeure très discrète : une demi¬ douzaine d’exemplaires peut-être, et sont des hommes qui en jouent, uniquement pour accompagner leurs chants. En Ahaggar et dans les Ajjer. en revanche, l’imzad se joue aussi en soliste.
L’imzad, ou amzad, vielle monocorde à résonateur en calebasse, semblait à l’origine inconnu en dehors du monde touareg où il est exclusivement réservé à l’usage des femmes de condition. Sa présence au Gourara a été attestée récemment, mais elle y demeure très discrète : une demi¬ douzaine d’exemplaires peut-être, et sont des hommes qui en jouent, uniquement pour accompagner leurs chants. En Ahaggar et dans les Ajjer. en revanche, l’imzad se joue aussi en soliste.
Mais son intérêt majeur est d’avoir été pendant longtemps intimement associé à tille certaine forme de luxe dans la vie touarègue, en même temps qu’il focalisait sur lui les sentiments « patriotiques » des guerriers du désert. En préambule à une description remarquablement détaillée, le Père de Foucauld le présente comme « l’instrument de musique favori, noble, élégant par excellence (…), qu’on chante dans les vers, après lequel on soupire quand on est loin du pays, dont il est comme le symbole et dont il rappelle toutes les douceurs ». Aussi est-ce « une punition que les femmes infligent aux hommes en ne leur jouant pas d’amzad, et, dans les combats, les guerriers cherchaient toujours à être braves de peur que leurs femmes ou leurs fiancées ne les privent de musique. Il n’y aura pas d’amzad, disaient¬ ils au retour d’un rezzi malheureux, et cette perspective suffisait souvent pour leur redonner du courage et les inciter à partir effacer leur défaite ». De sorte que l’imzad survit difficilement aux profonds changements intervenus dans le Sahara central à plusieurs reprises depuis le début du siècle. Les (nobles), après l’occupation française, ont dû renoncer brutalement à l’idéal de leurs ancêtres : la gloire des combats. Dans le même temps, leur société se trouvait « fortement mise en danger par la transfor¬mation de ses structures et la perte ses principaux revenus : le rapport des troupeaux, celui des jardins, le travail des domestiques ». De sur¬ croît, « dans certains campements (…), a été rigoureusement interdit, car les nouveaux puritains musulmans lui attribuent une influence licen¬cieuse sur la jeunesse ». Véritable relique d’un passé révolu, l’imzad semble désormais menacé de sombrer dans la carrière peu glorieuse de curiosité pour touristes, et rien ne permet encore de faire le moindre pro¬nostic sur le contexte culturel rénové dans lequel il serait susceptible de l’insérer un jour.
Musique populaire au sahara


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