Hyperacousie chez une musicienne

Traitement de l'hyperacousie

Adaptation prothétique

Nous avons adapté à Madame P. deux bruiteurs en OPEN avec un spectre de bruit blanc.
Bien que la patiente se plaigne essentiellement des bruits aigus, l’utilisation d’un bruit à large spectre type bruit blanc se justifie par le seuil d’inconfort est relevé sur l’ensemble des fréquences et pas seulement dans la zone de la plainte.

Suivi prothétique à 1 mois :
Après un mois de port des bruiteurs, Madame P. est arrivée très souriante, ce qui contrastait avec la première fois. Au début, elle trouvait les bruiteurs fatigants les premières heures, puis rapidement ne les a plus entendus.
Elle a ressenti un meilleur confort vis-à-vis des sons forts au bout de quelques jours, ce qui l’a encouragée à porter les bruiteurs toute la journée.
Elle ressent toujours une douleur musculaire dans le visage, mais ça va plutôt mieux.
Elle ressent globalement une amélioration de sa qualité de vie
Elle supporte mieux la télévision avec les bruiteurs : supporte niveau 8 alors qu’avant 5-6 ne supportait pas. Elle même pu regarder un film complet la veille.
La musique d’un magasin ou la voix de son ami est plus supportable, il peut éternuer à côté d’elle sans que cela ne soit douloureux Elle ne remarque plus de gêne avec les oiseaux
Elle est allée à un mariage qui s’est bien passé mais avait pris la précaution de porter des bouchons Pianissimo -25 dB et ne s’est pas approché de la musique amplifiée.
Elle a pu retirer les cotons au bout de 10 jours, mais porte encore les boules Quiès dans la rue. Les bruits de vaisselle sont toujours très fort et douloureux mais ça va mieux. Les crissements de frein et les klaxons font encore mal. Quand elle a mal, elle se masse autour de l’oreille et ça va mieux, la douleur part plus vite et a l’impression de pouvoir agir sur ce qui lui arrive

Suivi prothétique à 3 mois :
Les douleurs musculaires dans le visage ont progressivement disparu. Ce qui est un signe fort pour elle, car c’est probablement ce qui l’handicapait le plus.
Elle peut parler dans la rue avec quelqu’un, ce qu’elle évitait de faire avant. Elle constate qu’elle est moins dans l’évitement des sons.
Elle supporte les bruits forts lorsqu’elle a les bruiteurs
Peut retirer ses boules Quiès dans la rue et supporte le passage d’un scooter ou d’un camion sans douleur

Suivi prothétique à 6 mois :
L’hyperacousie a disparu et l’audition s’est normalisée, l’indice de Johnson le confirme

  • Après 6 mois : Seuil liminaire moyen ODG sur 250, 500, 1000, 2000, 4000, 6000, 8000 = 8,93 dB HL
  • Seuil d’inconfort moyen = 103,57 dB HL
  • JHQ = 94,64 dB HL

Elle garde une appréhension et une gêne vis-à-vis des sons forts (qui sont forts et gênant pour tout le monde). Nous lui avons conseillé d’entamer une prise en charge type TCC ou sophrologique pour traiter ce point particulier.
Le JHQ ne permet pas de traduire la gêne résiduelle qui peut exister après traitement et qui est lié à l’exacerbation de l’attention vis-à-vis des bruits forts

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