Hyperacousie chez une musicienne

Hyperacousie et pratique musicale, dicussion clinique

On voit que pour cette patiente que l’amélioration a été assez rapide. On constate dans plus de 50% des cas une amélioration dans le premier mois de port des bruiteurs. Mais ce n’est pas toujours le cas et il faut alors encourager le patient et magnifier les améliorations.
Par ailleurs une fois la période de port de 6-8 mois de bruiteurs, on peut estimer que l’oreille a retrouvé sa dynamique normale. Cependant il reste une gêne résiduelle qu’il est important d’expliquer au patient afin de bien la qualifier. Cette gêne résiduelle est normale puisqu’elle correspond à des sons forts qui sont gênants pour tout le monde. Par contre l’attention exacerbé du patient anciennement hyperacousique envers les sons forts va rendre ces sons plus présents et lui donner l’impression que son hyperacousie est toujours présente. Il est important de bien expliquer ce phénomène au patient et lui proposer une prise en charge spécifique sophrologique ou TCC pour l’aider à prendre du recul par rapport à ce comportement inadéquat.

Enfin certains patient ne sont pas ou peu améliorés :

  •   soit parce qu’il n’a pas été possible de mettre en place les bruiteurs (la gêne à l’initialisation du port des bruiteurs était trop grande)
  •   soit parce que le volume sonore n’a pas pu être suffisamment augmenté
  •   soit parce que d’autres éléments sont venus interférer avec le traitement (les incidences psychologiques de l’hyperacousie ou de l’environnement qui sont dans ces cas importantes). Une prise en charge spécialisée par un psychiatre est indispensable pour évaluer le type et le niveau de l’atteinte et pour mettre en place un traitement adéquat. Il sera par la suite possible de revenir vers les bruiteurs pour traiter spécifiquement l’hyperacousie.
  •   En fin il ne faut pas oublier tous les cas liés à des causes objectives ou des maladies reconnues qui doivent être traitées par les médecins compétents.

Concernant le diagnostic d’hyperacousie et le traitement par générateurs de sons, il sont faits par le médecin ORL sur la base de l’anamnèse, de l’audiométrie (seuil liminaire, confort et inconfort), de la tympanométrie et de la mesure des réflexes stapédiens. D’autres tests complémentaires sont également réalisés en fonctions des résultats de ces premiers tests pour lever toute pathologie de l’oreille ou d’ailleurs. Lorsque toute pathologie est écartée, le discours du patient, une audition normale ou subnormale ainsi que le relevé des seuils subjectifs d’inconforts relevés permettent de poser le diagnostic d’hyperacousie et de proposer une prise en charge par générateurs de sons et/ou sophrologie ou TCC.
On voit donc que la définition du terme "hyperacousie" est importante car selon les auteurs ou même la norme NFS 30-105, cette définition est très différente et peut aller d’une simple plainte d’une acuité auditive relevée (sans nécessité d’un inconfort relevé) à tout inconfort au bruit sans condition particulière notamment sur l’audiogramme (ce qui inclus donc le recrutement).
Il faut également tenir compte des hyperacousies périphériques ou centrales liées ou non à des chirurgies, maladies, syndromes etc … qui seront traitées spécifiquement. [1]

Rédacteur Hervé Bischoff, audioprothésiste pour Médecine des arts
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Bibliographie

[1] Hervé Bischoff. Cas clinique. Patiente hyperacousique. Cahier de l’audition.

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