Héraclite

502 Avant J.-C.
Héraclite, philosophe natif d’Ephèse, vécut au commencement du trente-sixième siècle, presque en même temps que Pythagore. Il convient de faire mention de lui, non qu’il eût bien savant en médecine, mais parce qu’il se plut à tourner les médecins en ridicule.

- On le surnomma le ténébreux, à cause de sa grande obscurité dans la façon de s’énoncer : Platon même, ce beau génie de la Grèce, ne put comprendre ses écrits,  à l’exception d’une partie de sa physique qu’il inséra dans ses propres ouvrages. Quelques auteurs font Héraclite disciple de Xénophane ; d’autres ont écrit qu’il n’eut pas de maître et qu’il devient philosophe par de profondes et continuelles méditations. Il établit le feu pour principe général de toutes choses, et il annonça que le monde finirait la cause de ses larmes à cette réflexion ; d’autres ont dit qu’il gémissait et pleurait continuellement de la folie des hommes. Quoi qu’il en soit, la philosophie lui inspira un tel détachement des grandeurs, qu’il céda à son frère la principauté d’Ephèse ; on ajoute que Darius, fils d’Hystaspe, roi de Perse, rechercha son amitié, mais que cela le flatta peu. Enfin ce philosophe misanthrope fut le contraste de Socrate par sa vanité, comme il le fut de Démocrite par ses pleurs : il traitait tous les hommes ignorants et croyait tout savoir.

- La singularité de son esprit l’engagea à se retirer dans un lieu écarté pour fuir le commerce de ses semblables : mais comme il ne vivait que d’eau et d’herbages, il devint hydropique. Cette maladie l’obligea de se rapprocher des lieux habités ; il demanda à quelques médecins s’ils pourraient bien changer la pluie en un temps sec et serein, et voyant qu’ils ne savaient que répondre à cette énigme, il ne voulut pas les consulter davantage. Ce fut alors que, de son ordonnance, il s’exposa tout nu au soleil et alla ensuite se jeter dans une étable, où il se couvrit le corps de fumier dans la pensée qu’il consumerait, par ce moyen, l’humidité superflue qui était dans ses entrailles. Mais il n’eut aucun succès de cette nouvelle espèce de remède ; les chiens mangèrent dans son fumier, d’où il n’avait pu se relever par trop de faiblesse. Cela lui arriva dans la soixantième année de son âge.

- Il n’est point étonnant qu’Héraclite ait donné dans ce travers. Il s’imagina avoir trouvé l’occasion de se railler des médecins, qu’il n’aimait pas, et il fut la dupe de sa façon de penser. Il avait pris depuis longtemps le ton insultant à leur égard ; il avait coutume de dire : « qu’il n’y aurait rien au monde de plus sot que les grammairiens, s’il n’y avait pas de médecin. » La mauvaise opinion qu’il avait de ceux-ci paraît encore dans quelques lettres de sa façon qui nous sont restées ; il y parle avec beaucoup de mépris de la plupart des médecins de son temps. Mais ce qu’il en dit fait voir que sa médecine était obscure que sa philosophie, et que ses sentiments sur l’une et sur l’autre étaient à peu près également ridicules. Henri Etienne a publié des fragments d’Héraclite avec ceux de Démocrite, de Timon, et de quelques autres. Commelin a a aussi donné une édition grecque et latine des lettres des anciens Grecs, parmi lesquelles on en trouve quelques-unes d’Héraclite.
Cette édition est de 1609 in-8°

MM Bayle et Thillaye. Biographie médicale par ordre chronologique. Paris Adolphe Delahais, 1855


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