Harmoniphon

Nom masculin

Instrument à clavier et à vent, dont les sons ressemblent à ceux de plusieurs hautbois, cors anglais et bassons réunis. C’est une sorte de petit piano organisé, où le vent est communiqué par la bouche à l’aide d’un tube élastique remplaçant le soufflet, et plus propre que lui à donner l’expression musicale en renforçant et modifiant les sons à volonté. Il fut inventé en 1837, par sieur Pâris, de Dijon.
Dictionnaire de musique, Charles Soullier, 1880

 

L’harmoniphon a été inventé en 1837, par M. Paris, de Dijon. L’harmoniphon est un instrument à vent et à clavier, de quinze pouces de longueur sur cinq de large et trois de hauteur, dont les sons ressemblent à ceux du hautbois. Il se joue avec la bouche, au moyen d’un tube élastique qui sert à y introduire l’air, en même temps que les doigts agissent sur le clavier, qui est exactement semblable à celui du piano. L’harmoniphon produit plusieurs sons en même temps, et paraît se prêter aux accords les plus compliqués.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

1° L’harmoniphon est un instrument à clavier, exactement semblable à celui du piano, et ayant l’étendue ordinaire du hautbois.
2° Il se joue avec la bouche (au moyen d’un tube élastique qui laisse libre tous les mouvements de la tête), comme la clarinette, le hautbois, etc., ce qui le rend aussi expressif que tous ces instruments.
3° Les sons aigus de l’Harmoniphon sont ceux du hautbois, les sons graves participent du Cor anglais ; ils ont une telle intensité et une portée telle, qu’ils peuvent soutenir la comparaison avec les instruments à vent les plus bruyants.
4° Sa forme est des plus élégantes ; son volume ne dépasse pas de beaucoup celui d’un in-8°, et son poids est d’un kilogramme environ ; enfin son prix n’excède pas celui d’un Accordéon quelque peu étendu.


Comme propagateurs de tout ce qui est bon en musique instrumentale, nous ne pouvons-nous empêcher de signaler au public l’apparition de cet instrument à vent, d’une disposition nouvelle, qui cependant n’est que l’Accordéon perfectionné et sous une forme différente.

Nous venons de transcrire ci-dessus une partie du prospectus, qui se distribue chez M. Frey, mais nous avons trop de conscience pour énumérer toutes les qualités qui se trouvent classées sur le papier, et que l’expérience faite sur l’instrument ne confirme point. Nous dirons donc pour être conformes au langage de la vérité :
1° Que l’Harmoniphon ne peut remplacer le hautbois ou le cor anglais que dans un salon et non dans un orchestre.
2° Que le souffler expressif, que l’on peut mettre en communication avec l’instrument, quand on veut se dispenser d’employer le souffle humain, n’est qu’un souffler ordinaire d’accordéon, qui doit être manié et dirigé avec l’habitude de ceux qui se servent de ce dernier instrument.
3° Que cet instrument à clavier ne permet la quotité de mesures de musique est subordonnée à la force de celui qui souffle dans le tube, et qui n’a pas souvent assez de poumons pour arriver à la fin d’une phrase musicale d’un mouvement lent.

Malgré toutes les réflexions qui précèdent, nous regardons l’Harmoniphon comme un perfectionnement profitable à la musique d’amateur, et nous en recommandons l’usage à toutes les petites réunions de province, qui sont privées d’instruments à vent.
Gazette des salons, Journal de musique, de littérature et de modes, mercredi 18 janvier 1837

 

Instrument à vent et à clavier, inventé, en 1838, par Paris, de Dijon, s'insufflant par un tube élastique, les doigts agissant sur le clavier, l'harmoniphon donne des tons semblables à ceux du hautbois.
Dictionnaire des instruments de musique, Albert Jacquot 1886 


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