Guillem Sylvie
Interview Sylvie Guillem, 14 juin 2008.
Pensées-vous aux années qui passent ? J’y pense depuis que j’ai 13 ans. j’ai été furieuse d’avoir 13 ans ! Dans un métier comme le nôtre, on est obligé d’y penser. Entre 11 et 40 ans, le danseur fait souffrir la machine, et il prend nécessairement conscience de sa fragilité. Quand on est jeune on se sent invincible, et puis un jour on se dit que tout peut casser… Comment avez-vous réagi quand on vous a taxée d’arrogante ? En tant que journaliste, vous êtes bien placé pour le savoir…Quelque chose de négatif n’est jamais plaisant. Mais il y a une différence entre les choses mal perçues et les choses inventées ou les idées préconçues. Certains ne l’ont pas compris, mais ce n’est pas parce qu’on dit non qu’on est arrogant. Les médias me voulaient disponible, or je ne l’étais pas. Je ne pouvais pas l’être. Ma timidité, mon manque d’expérience me faisait éviter les questions. Je déteste la foule. Je me suis protégée et j’ai trouvé injuste qu’on ne le comprenne pas. De plus, cette forme de reconnaissance très médiatique ne m’attirait pas. On m’imaginait danseuse étoile, or, j’étais dans un autre rôle. Mon but était toujours d’aller vers l’excellence pour produire quelque chose dont je sois fière et que je puisse respecter.
Figaro magazine 14 juin 2008.
- 1965, Naissance à Paris,
- 1976 : entre à l’École de danse de l’Opéra de Paris,
- 1984 : Elle est nommée première danseuse et cinq jours plus tard est promue étoile par Rudolf Noureev.
- 1988 : Elle quitte l’Opéra de Paris, et signe un contrat d’invité au Royal Ballet à Londres.
- 1998 : Elle présente à Helsinki, une nouvelle version de Giselle,
- 2009 : Avec le metteur en scène québécois Robert Lepage, elle prépare une nouvelle production dont Londres aura la primeur en mars.
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