Grasseyement
Défaut de l’organe qui gâte la prononciation ordinaire, celle que nous désirons dans la déclamation et le chant. On chante gras lorsqu’on double les r, et qu’on prononce les l comme s’il y avait un y, en disant : perre, merre, aurorre, famiye, caryon. Le grasseyement sur les autres lettres, quoique plus supportable, n’en est pas moins un défaut. Dans le chant, le grasseyement est encore plus vicieux que dans le langage ordinaire. Le son à donner change, parce que les mouvements que le grasseyement emploie sont étrangers : à celui que forment, pour rendre l’r, les voix sans défaut. Le premier soin des maîtres de chant devrait donc être de donner aux élèves une prononciation mélodieuse, en délivrant leurs organes des entraves et de la dureté du grasseyement.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872
On sait que le grasseyement est un défaut de prononciation qui consiste dans la difficulté qu’éprouvent certaines personnes à faire entendre nettement certaines consommes particulièrement l’r, qu’elles roulent de la gorge au lieu de l’articuler avec la langue. Ce défaut peut généralement être corrigé par un travail pratique et obstiné. C’est ainsi que des professeurs de déclamation prescrivent à leurs élèves un exercice mécanique lingual de ce genre : be de da, be de dé, be de di, be de do, be de du, qu’ils doivent exécuter lentement, puis de plus en plus vite, afin de se lier la langue et de l’obliger à rouler les r, accompagnés de quelque voyelle que ce soit.
Un léger grasseyement est supportable dans la déclamation proprement dite, et chez une femme il acquiert même parfois une certaine grâce. Mlle Mars grasseyait, dit-on, d’une façon charmante. Mais dans le chant, le grasseyement est absolument insupportable.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885
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