George Hainl

Musicien

Musicien né à Issoire le 16 novembre 1807, fils d’un père fait prisonnier en 1792, et exerçant en même temps la profession de cordonnier, de maître de musique et de ménétrier.
Que de fois le chef d’orchestre actuel de l’Opéra, venant en aide au chef de la famille, n’a-t-il pas fait danser en plein vent ! Que de fois n’a-t-il pas précédé des noces en jouant du violon dans sa ville natale ! Il n’en était pas plus fier ; ses camarades de collège se moquaient de lui, mais, à la fin de la journée, c’était six francs qu’il rapportait à la maison.

En 1824, il suivit sa famille à Saint-Etienne, où il entra au lycée pour y terminer ses études. Il n’y resta pas longtemps, et, sans consulter ses parents, s’engagea, comme chef d’orchestre de vaudeville, dans une troupe enfantine de comédiens ambulants.
Neuf mois après, il en avait assez d’une vie errante et d’une position peu rétribuée ; et en passant par Lyon, il regagna Saint Etienne. C’est là seulement qu’il lui fut dit qu’une place de violoncelliste était vacante au théâtre des Célestins de Lyon. Aussitôt il se met au travail ; huit jours lui suffisent pour apprendre à jouer d’un instrument qui lui était à peu près inconnu : il quitte de nouveau Saint Etienne, arrive dans le chef-lieu du département du Rhône, demande et obtient la place sans titulaire.  
Bientôt, des Célestins, le violoncelliste improvisé passe à l’orchestre du Grand-Théâtre de Lyon.

En 1829, George Hainl vint au Conservatoire de Paris. Couronné du premier prix, il rêvait gloire et fortune, lorsqu’il fut obligé pour vivre, d’accepter la place de violoncelliste au théâtre de l’Ambigu-Comique.

Il occupa successivement la même position aux Nouveautés, à l’Opéra-Comique et aux Italiens. Il retourna à Lyon revint à Paris, voyagea pendant trois années en France, en Belgique, en Hollande, en Angleterre et en Allemagne. Partout son nom acquit une grande célébrité.
Revenu à Lyon en 1841, escorté cette fois de sa réputation, la place de chef d’orchestre du Grand-Théâtre lui fut offerte.
Ses débuts furent des plus orageux ; une cabale de musiciens jaloux et routiniers mit tout en œuvre pour le décourager. George tint bon, et par sa fermeté, par les réformes qu’il apporta dans l’orchestre, sut imposer silence à ses ennemis.
Par une exception unique, George Hainl fut nommé en 1849 membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon ; jamais musicien n’y avait été honoré d’une pareille distinction.
Il tenait depuis vingt-trois ans le bâton du commandement musical dans la même ville, lorsque, de passage à Paris, il y fut retenu par l’Académie impériale de musique, sans chef d’orchestre depuis la veille.
Le grand succès obtenu par George Hainl à l’Opéra le désignait naturellement à l’élection de la société des concerts du Conservatoire ; il en fut nommé directeur le 10 janvier 1864.
« Deux fois seulement dans ma vie j’ai été accompagnée à mon entière satisfaction : la première fois à Leipzig, par un orchestre que dirigeait Mendelssohn, et la deuxième fois à Lyon, par l’orchestre que conduisait George Hainl », a dit et écrit madame Pleyel.
Cet aveu, sous une pareille plume, me paraît concluant. Mon article se terminera dans le style de ces pierres tumulaires que, de leur vivant, certains bourgeois se font faire à l’avance.

George Hainl monta au fauteuil de l’Académie impériale de musique le 24 juillet 1863 ; il l’occupa jusqu’en … 8…
Diable ! si Georges Hainl allait nous en vouloir de ce 8 !

Nérée Desarbres. Deux siècles à l’Opéra (1669-1868). Paris E. Dentu Editeur, 1868


 

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