Flou

Peindre flou

Expression vague sur le sens et même sur la nature de laquelle on n’est pas d’accord, qui était fort en usage entre les peintres et les amateurs du dix-huitième siècle.

 A considérer ce mot grammaticalement, on ne sait à quelle classe le rapporter. Il est adverbe dans cette façon de s’exprimer : tel artiste peint flou. Il semble être adjectif dans ces phrases ; cela est flou, ce tableau est flou, cependant il n’a pas de féminin, et l’on ne peut dire ; cette figure est floue.

Il semble cependant que ce soit un vieux mot, qui vient de l’adjectif fluidus. Il exprime la douceur, le goût moelleux, tendre et suave, qu’un peintre habile met dans son ouvrage. On trouve floux dans Villon, et Burel croit qu’il signifie flouet, c’est-à-dire mollet, délicat. Quoiqu’il en soit, peindre flou, c’est noyer les teintes avec légèreté, avec suavité, avec amour ; c’est le contraire de peindre durement et sèchement. Les contours flous et adoucis donnent plus de relief aux figures.

Edouard Rouveyre. Comment apprécier les croquis, esquisses, études, dessins, tableaux, aquarelles, pastels, miniatures. Librairie G. Baranger fils, 1911

 

Terme de peinture qui exprime un genre de dessin qui n’est pas arrêté d’une manière sèche et brutale. Certes un dessin nettement arrêté peut avoir beaucoup de valeur ; mais il n’a pas la grâce, la suavité et le charme d’un dessin un peu flou, surtout quand ce dernier est très correctement dessiné. La peinture flou, qui a des touches si moelleuses et si brillantes n’est prisée aujourd’hui que des véritables amateurs.

Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelot
Ernest Bosc, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1883


 

 

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique