Festival

Ce nom s’applique à des grandes fêtes musicales consacrées surtout à l’exécution d’œuvres dans lesquelles l’élément choral tient une place prépondérante, telles qu’oratorios, cantates, etc., et lorsque cette exécution comprend un nombre très considérable de participants. Il faut bien le dire, la France est fort arriérée sous ce rapport, et ne connaît guère que les festivals orphéoniques, qui ne tiennent à l’art véritable que par un fil singulièrement ténu. C’est surtout chez les peuples de race germanique, flamande et anglosaxonne, où la culture musicale est très générale et très avancée, que le festivals ont pris tout leur développement et donnent lieu parfois à des spectacles admirables. C’est en Allemagne, en Suisse, en Belgique, en Hollande, en Angleterre qu’il faut aller pour assister à des festivals superbes, d’un caractère puissant et grandiose, destinés à l’exécution, souvent incomparable, des chefs d’œuvre de Bach, de Haendel, de Mendelssohn, de tous les maîtres qui se sont illustrés dans le genre de l’oratorio. Les grands festivals rhénans sont justement célèbres par toute l’Europe ; quant à l’Angleterre, elle se distingue sous ce rapport d’une façon toute particulière, et les festivals périodiques de Londres, de Norwich, de Birmingham, de Brighton et d’autres villes du Royaume-Uni ont acquis une renommée universelle. Mais les Anglais, qui poussent tout à l’excès, donnent en ce genre des fêtes véritablement monstrueuses. Tels de leurs festivals ont une durée de deux, trois, quatre journées, et réunissent un ensemble de trois, quatre et cinq mille exécutants. C’est ainsi qu’en 1871 un festival colossal avait lieu à Birmingham, comprenant quatre journées, à raison de deux concerts chacune ; chaque matinée était consacrée à l’exécution d’un oratorio, tandis que le soir se donnaient des concerts variés (miscellaneous) ; l’une de ces séances produisit une recette de 3,000 livres sterling (75,000 francs), et le produit total des quatre journées, dont le bénéfice était réservé aux pauvres, dut de 353,250 francs ! Mais ici, pour vouloir trop faire, on porte tort à l’art, à qui ne profitent point ces exécutions gigantesques. L’immense n’est pas toujours le beau, en musique surtout.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d ‘Arthur Pougin, 1885


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