Échaubouillure

terme médical ancien
« On distingue divers degrés de la brûlure, suivant la profondeur à laquelle elle pénètre ; M. Dupuytren en admet six : 1er degré, rubéfaction de la peau ; 2e vésication ; 3e destruction superficielle ; 4e désorganisation ; 5e destruction des partie molles ; 6e combustion des os et de toute l’épaisseur d’un membre » (M. Forget, D. C., 1834).
Les deux termes d’échaudure et d’échaubouillure sont suffisamment imagés pour nous peindre sans plus de mots le séculaire et dramatique accident de l’eau bouillante, phonétiquement contenue dans ces néologismes populaires.
Brûlure et piqûre, respectivement véhiculées par les fibres lentes amyéliniques et les fibres myélinisées, plus rapides, sont les deux sensations élémentaires qu’apprend à distinguer l’enfant en les opposant. Elles sont cependant très différentes ; le seuil douloureux à la brûlure est alors nettement inférieur à celui de la piqûre, et s’abaisse encore dans les conditions de sensibilisation hyperalgésique que sont le coup de soleil, ou la lésion nerveuse. Le moindre attouchement cutané est alors extrêmement douloureux.
C’est ce syndrome hyperalgique de douleur persistante malgré la guérison de la blessure que Mitchell appela causalgie dès 1872. Ce chirurgien de la guerre de Sécession observa cette terrible douleur à la suite de blessures par balles et la nomma causalgie de par son caractère continu à type de brûlure intense (du grec : causis, brûlure et algie, douleur). On sait maintenant que cette rare causalgie peut suivre toute lésion nerveuse périphérique, quelle qu’en soit la cause ou le mécanisme. L’entretien réflexe de la douleur confine alors le patient dans une terrible souffrance sans fin. Comme nous le décrit Ronald Melzack : « L’observation d’un malade protégeant une membre enveloppé dans des serviettes humides est souvent suffisante pour poser le diagnostic. »
« L’eau froide n’a pas seulement l’avantage, déjà très précieux, de calmer immédiatement la douleur, mais encore elle s’oppose efficacement au développement des phénomènes inflammatoires. » (M. Forget, op. cit).
Philippe Brenot


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