Dépression gravidique
Dépression de l’antepartum
Dépression survenant pendant la période gravidique.
La grossesse a un rôle protecteur avéré contre le suicide, mais n’en a aucun, contrairement à l’idée souvent émise, contre la dépression. La dépression gravidique représente une situation pathologique fréquente dont les complications potentiellement graves justifieraient un dépistage plus systématique, au moins dans les populations présentant les facteurs de risque que l’épidémiologie a clairement identifiés (antécédents de dépression, contexte dépressogène de la grossesse…). Quelques instruments de dépistage de la dépression, dont certains spécifiques de la grossesse sont d’ores et déjà utilisables.
Les antidépresseurs tricycliques et ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine), largement étudiés, sont d’usage relativement sûr durant la grossesse. Certains ISRS ont toutefois été mis en cause sur un plan tératogène et l’ensemble de cette classe médicamenteuse est suspecté, en cas d’exposition en fin de grossesse, de majorer le risque de survenue d’une HTAP néonatale. Des études supplémentaires sont nécessaires pour préciser la réalité de ces risques, mais, pour l’heure, les psychothérapies doivent avoir une place prépondérante, de première intention, dans les dépressions gravidiques dont l’intensité n’est pas sévère. Les résultats disponibles pour d’autres traitements, notamment la photothérapie, sont trop parcellaires mais encourageants, et pourraient ouvrir des alternatives potentiellement intéressantes au traitement médicamenteux en raison de leur innocuité et de leur bonne acceptabilité par les patientes.
Olivier CHATILLON
« Antenatal depression », « prenatal depression », « antepartum depression », « gravidic depression » et « dépression during pregnancy »
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