Cage thoracique. Anatomie artistique. Leçon 33

Sommet et Base du thorax

Sommet du thorax
Le sommet ou circonférence supérieure du thorax est constitué, en avant par la fourchette sternale, en arrière par le corps de la première vertèbre dorsale, sur les côtes par le bord interne de la première côte. Il représente un orifice elliptique à grand diamètre transversal, à travers lequel passent tous les organes qui du cou descendent dans le thorax ou, vice versa, remontent du thorax vers le cou. Le plan de cet orifice n’est pas exactement horizontal : il est légèrement incliné de haut en bas et d’arrière en avant, de telle sorte qu’une ligne horizontale, menée par la fourchette sternale, rencontrerait en arrière, non pas la première vertèbre dorsale, mais la seconde. Le diamètre antéro-postérieur du sommet du thorax mesure 5 cm en moyenne ; son diamètre transversal varie de 10 à 12 cm.

Base du thorax
La base ou circonférence inférieure du thorax, beaucoup plus large que la précédente, est formée, en arrière par le bord inférieur du corps de la douzième vertèbre dorsale, en avant par la base de l’appendice xiphoïde, sur les côtés par les cartilages costaux des six dernières côtes, remontant obliquement de bas en haut, de la douzième côte vers le sternum. Son diamètre antéro-postérieur mesure en moyenne 12 cm ; son diamètre transverse, 26 cm. Le plan de la base du thorax est fortement incliné de haut en bas et d’avant en arrière. Il sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale et est occupé, sur le cadavre, par une cloison musculo-aponévrotique que nous étudierons en myologie, le diaphragme. Ainsi constituée, la circonférence inférieure du thorax présente trois échancrures : deux échancrures postérieures, l’une droite, l’autre gauche, formée par la douzième côte tombant obliquement par la double série des cartilages costaux, remontant obliquement vers l’appendice xiphoïde. La largeur de cette dernière échancrure, très variable suivant les âges, les sexes et aussi suivant les sujets, est mesurée par un angle, l’angle xiphoïdien, dont le sommet répond à la base de l’appendice xiphoïde et dont les côtés ne sont autres que les côtes de l’échancrure elle-même, Champy qui a judicieusement étudié l’angle xiphoïdien sur près de 200 sujets de tout âge et de toutes conditions, est arrivé à conclure :
  1° que cet angle mesure en moyenne, 70° chez l’homme, 75° chez la femme ;
  2° qu’il est plus large chez les singes anthropoïdes que chez l’homme, plus large aussi chez le fœtus et chez l’enfant que chez l’adulte ;
  3° qu’il est enclin à être considérablement modifé par les influences pathologiques, agrandi par exemple par l’emphysème, rétréci au contraire par la phtisie et par l’usage du corset.

Développement général du thorax
Considérée dans son évolution générale, la cage thoracique subit aux différents âges de la vie des modifications morphologiques importantes et doit être examinée successivement chez le foetus, chez l’enfant naissant, chez l’adulte et chez les vieillards :
chez le fœtus, le thorax, singulièrement développé dans le sens antéro-postérieur, se projette en avant, comme chez les quadrupèdes. Sa base est très large relativement à son sommet et ses gouttières postéro-latérales, souvent si profondes chez l’adulte, sont à peine marquées ou même complètement absentes. Il est à peine besoin de faire remarquer que ces dispositions anatomiques s’adaptent merveilleusement au développement des viscères que la cage thoracique est destinée à abriter.
C’est ainsi :

  •   1° que la prédominance du diamètre antéro-postérieur se rattache au développement considérable du cœur et du thymus, qui occupent la ligne médiane ;
  •   2° que la faiblesse relative des dimensions transversales est la conséquence du développement, bien faible encore, des organes respiratoires ;
  •   3° que l’élargissement de la base, enfin, s’explique nettement par le volume relativement énorme des viscères abdominaux, du foie notamment, qui viennent s’y loger. Le squelettique est, ici comme ailleurs, un élément docile que la fonction façonne à sa guise. Ce qui se passe à la naissance nous en fournit une nouvelle preuve.

a) Chez l’enfant naissant, le bloc pulmonaire, jusque-là simple organe d’attente, entre brusquement en scène. Rapidement aussi il acquiert un volume double et même triple de celui qu’il possédait auparavant, et comme conséquence, refoule dans tous les sens les parois de la cage thoracique. Celle-ci, toujours docile, s’amplifie de toutes parts, principalement dans son diamètre transversal. En même temps, les angles des côtes se dessinent, les gouttières postéro-latérales se creusent, les côtes voient grandir la flèche de leur courbure, et le thorax dans son ensemble revêt peu à peu la forme arrondie qui le caractérise chez l’adulte.
b) A l’âge de la puberté, la cavité thoracique s’accroît encore, au fur et à mesure que la fonction respiratoire prend de l’importance ; cet accroissement se poursuit d’ordinaire jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans chez la femme, de trente à trente cinq ans chez l’homme. Chez le vieillard, les différentes pièces dont se compose primitivement le sternum sont soudées entre elles ; les cartilages costaux s’ossifient à leur tour ; les articulations, tant postérieures qu’antérieures, des arcs costaux perdent peu à peu de leur élasticité et de leur mobilité. Le thorax tout entier tend à se transformer en une pièce unique. On sait que, dans l’extrême vieillesse, la respiration s’effectue presque exclusivement à l’aide du diaphragme.

 

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