Anorexie mentale et danse. Chapitre 1

Anorexie mentale dans le milieu de la danse

Qu’en est-il de l'anorexie dans le milieu de la danse ?

La grande majorité des études confirme une incidence et une prévalence de l’anorexie mentale plus élevées que pour la population générale dans certaines catégories de population dont les danseurs et le mannequinat, ainsi que dans certaines disciplines chez les sportifs de haut niveau. La prévalence de l’anorexie mentale est plus élevée chez les ballerines comparées à la population générale d’adolescents de sexe féminin. Grange et al. (1994) [7] étudient la présence de l’anorexie mentale chez 49 élèves ballerines âgées de 16 à 29 ans. Elles répondent à l’EAT : 4,1 % présentent une anorexie mentale et 8,2 % un « syndrome partiel » d’anorexie. En fait les étudiants en danse sont trois fois plus enclins que les étudiants scolaires en général de développer une anorexie nerveuse [8]. Brooks-Gunn et al. (1987) [9] rapportent que 1/3 d’un échantillon de danseurs professionnels a un pattern de désordres alimentaires, tandis que Hergenroeder, Wong, et Fiorotto [10] trouvent que 43 % du « Houston Ballet Academy était diagnostiqué avec une anorexie nerveuse". Par contraste, Holderness, Brooks-Gunn et Warren (1994) [11] rapportent que danseurs et non danseurs ne différent pas significativement en regard du diagnostic d’anorexie nerveuse et de boulimie nerveuses. Une métaanalyse [12] permet de conclure que la prévalence des TCA (troubles de comportement alimentaire) est augmentée dans les sports qui encouragent la minceur par rapport à ceux où ces caractéristiques sont moins importantes : TCA cliniques et subcliniques présents chez 13,5 % des athlètes (contre 4,6 % des contrôles), plus fréquent chez les femmes (20 % contre 8 %) chez les sportives de haut niveau que les sportives non professionnelles et ainsi que chez les danseuses classiques non professionnelles et les hommes culturistes non compétiteurs.

Toutefois, l’activité récréationnelle chez les femmes athlètes n’augmenterait pas le risque de TCA, voire même aurait des effets protecteurs, mis en évidence dans le cadre d’une pratique non intensive et dans des disciplines ne requérant pas la minceur. A la question : la danse, comme certaines activités sportives sont-elle un« facteur de risque ? On peut donc répondre par l’affirmative, mais certaines conditions, en particulier l’âge et le sexe, les contraintes pondérales (catégorielles, esthétiques ou facteur de contre-performance), le niveau et l’intensité de la pratique » joue un rôle manifeste [13]. A cette question nous avons une réponse plus nuancée, qui sera argumentée dans un prochain article sur ce thème sur la danse et l’anorexie, faisant référence à un nouveau concept que nous introduisons dans cette réflexion : l’« Anorexie Artistica© » (Anorexie Artistique).

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