Accidents dus à la chaleur estivale et pratique artistique, 10 conseils de prévention

Améliorer le confort de l'artiste

6. Tenue vestimentaire
Certaines pratiques imposent de se vêtir de manière spécifique. Mais plus souvent que l’on ne pense, il est possible des privilégier des vêtements qui satisfont à la prévention du risque chaleur.
•    s’habiller léger, avec des vêtements aérés (coton par exemple), amples, de couleur claire protégeant du rayonnement et n’entravant pas l’évaporation. en choisissant des tissus qui permettent une bonne aération. A l’inverse un vêtement serré et imperméable à la vapeur d’eau gêne la thermolyse.
•    Mettre un couvre-chef. Les chapeaux et casquettes se voient souvent dans les milieux du jazz, pourquoi pas dans d’autres pratiques ?
•    Par ailleurs, certaines pratiques demandent le port de vêtements spéciaux (plus ou moins hermétiques et lourds). L’analyse du risque chaleur intégrera ce paramètre pour déterminer les conditions réelles de la pratique (décalage de l’activité en phase nocturne, hydratation, pauses, etc..)

7. Limitation de l’exposition
•    Limiter globalement l’exposition à la chaleur, prendre des pauses fréquentes et régulières dans un endroit frais et à l’ombre. Prévoir des période de récupération dans un lieu frais. Ne pas s’exposer ou limiter cette exposition en dehors de l’activité.

8. Hydratation

  •   S’hydrater avec de l’eau fraîche de manière très régulière et suffisamment fréquente, même sans soif.
  •   Une bonne hydratation est l’élément clé de la prévention : l’émission d’urines foncées témoigne le plus souvent d’une hydratation incorrecte.
  •   Le fait de saler les aliments un peu plus au cours de cette période peut être utile.

Pour les pratiques artistiques très intenses exposées climatiquement ces conseils peuvent être utiles :

  • Quand boire ?
    Il faut boire avant, pendant et après l’exercice :
    • Avant : boire 200 à 300 ml (deux verres) toutes les 30 min,
    • Pendant et après toutes les 15 à 20 minutes.
  • Que boire ?
    • Pendant l’exercice : boisson de l’effort
      •      Eviter de boire de l’eau pure au-delà de 2 à 3 litres, ce qui peut induire une diminution de la concentration de sodium dans le sang,
      •     La vidange gastrique, donc l’assimilation d’eau, est favorisée par des solutions contenant :
      •     30 à 80 g/l de sucres et plus en ambiance normale. En ambiance chaude, 20 à 50 g/l de sucres peuvent suffire (par exemple jus de fruit dilué 2 à 5 fois)
      •    400 à 600 mg/l de sodium (au delà la boisson a un goût saumâtre), soit 1 à 1,5 g de sel par litre de boisson.
    • Après l’effort : boisson de récupération
      •     A l’arrêt de l’exercice, il est indispensable de compenser largement (1,5 fois) le déficit hydrique créé. Le contrôle du poids sur la balance permet d’estimer le volume d’eau perdu.
      •   L’addition de sel est obligatoire, celle d’un glucide à cette solution permet en outre la recharge des stocks de glycogène consommés.
      •   On ajoutera à l’eau du sel et des sucres pour atteindre une teneur de 1,5 g/l de sel et 50 g/l environ de sucres. On peut aussi utiliser une solution préparée que l’on trouve dans le commerce.

Attention à la composition des boissons si vous êtes soumis à un régime appauvri en sel ou sans sel ; l’avis d’un médecin dans ces situations plus exceptionnelles est nécessaire.

9. Protection cutanée
  La protection cutanée comprend l’utilisation de crèmes solaires, la lutte contre la macération (dermatoses) et la vérification de l’absence de photoxicité d’un éventuel traitement."

10. Amélioration du confort de l’artiste

  •   Éviter dans les périodes les plus chaudes de faire ces activités artistiques à proximité de matériels ou techniques qui génèrent de la chaleur ; on peut trouver cela dans les arts plastiques, par exemple chez les verriers (activités artistiques avec du verre, souffleurs de verre, mais aussi travail à proximité d’un four), dans certains spectacles du rue : "cracheurs de feu".
  •   Améliorer le confort de l’artiste à la source, au niveau des locaux, de l’organisation de l’activité, de la préparation, de l’acclimatement à l’environnement thermique. L’artiste lui-même doit penser et demander de travailler dans de bonnes conditions, que les risques soient intégrés à la source (isolation thermique des locaux, climatisation, ventilation, douches, etc…)
  •   Le milieu artistique et institutionnel doit s’impliquer pour améliorer les conditions d’activité des artistes tout autant que pour d’autres corps professionnels.

L’ambiance thermique est déterminée en fonction de l’indice WBGT (Wet Bulb Globe Température) qui fixe le niveau de contrainte thermique supporté par un individu en fonction de certaines variables : la température et la vitesse de l’air (courant d’air, ventilation), le taux d’humidité, la température de rayonnement (chaleur radiante émise par les objets chauds environnants), l’apport solaire et le taux de sudation de la personne.
Les pratiques artistiques en ambiance thermique chaude doivent tenir compte de l’indice WBGT, d’une pathologie éventuelle préexistante, ainsi que des effets secondaires possibles des médicaments ; les efforts en pleine chaleur doivent être proscrits surtout si l’humidité est importante.
Il est à noter que le code du travail ne fixe pas de limite réglementaire maximale au niveau de la température, mais une vigilance accrue dans cette période fait aussi globalement partie des obligations de l’employeur de l’artiste lorsqu’il existe.

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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Bibliographie

[1] télérama, 16 septembre 1992
Guide prévention des accidents dus à la chaleur


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