A ma sœur, Rome, 21 avril 1770

A ma sœur
CARA SORELLA MIA,

Rome, 21 avril 1770

S’il te plaît…, tu trouveras bien les règles d’arithmétique, puisque c’est toi-même qui les a écrites ; moi, je les ai perdues et je ne sais plus ce qu’elles sont devenues. Aussi, je te prie de me les recopier, avec de nouveaux exemples, et de me les envoyer ici.

Manzuoli est en contrat avec les Milanais pour chanter dans mon opéra. A cette intention, il m’a chanté, à Florence, quatre ou cinq airs, et puis quelques autres, de moi, que j’ai dû composer, à Milan, parce qu’on n’avait encore rien entendu de ma façon en fait de musique dramatique, et qu’on voulait voir si je suis capable d’écrire un opéra. Manzuoli demande 1000 ducats. On ne sait pas avec certitude si la Gabrielli viendra. Quelques personnes disent que c’est la De Amicis [1] – que nous allons voir à Naples – qui chantera. Je voudrais que ce fût-elle et Manzuoli qui jouassent : nous aurions là deux bonnes connaissances, deux amis à nous. On n’est pas encore fixé sur le livret. J’en ai recommandé un, de Metastase, à Don Ferdinando et à M. de Troger [2].
J’ai en ce moment sur le métier l’air de Se ardir e speranza [3].

[1] Catarina Gabrielli (1730-1796), née à Rome, élève de Porpora ; Maria-Anna de Amicis (1740- ?), née à Naples, élève de Tesi.
[2] Fernando Germani et Léopold de Troger, officiers du comte Firman.
[3] Tiré du Demofoo le de Metastase (catalogue de Koechel, n° 82 ; de Wyzewa, N° 88.)

 

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