A ma mère et à ma soeur, 14 avril 1770

A ma sœur et à ma sœur

Rome, 14 avril 1770

Je suis, grâce à Dieu, en bonne santé, ainsi que ma misérable plume, et j’embrasse mille ou 1000 fois maman et Nannerl. N. B. Je souhaiterais seulement que ma sœur fût à Rome, car cette ville lui plairait certainement, pour la symétrie régulière de l’église Saint-Pierre et de beaucoup d’autres choses de Rome.

On voit passer dans la rue les plus belles fleurs du monde ; c’est papa qui me le dit à l’instant - Je suis un fou, c’est connu. – Oh ! je suis dans une détresse ! Il n’y a qu’un seul lit, dans notre appartement : alors maman peut aisément se figurer que je n’ai aucun repos à côté de papa, et que je me réjouis que nous ayons un nouveau logis. – Je viens tout juste de dessiner saint Pierre avec ses clefs, saint Paul avec son épée, saint Luc avec ma sœur, etc., etc. – J’ai eu l’honneur de baiser le pied de saint Pierre à Saint-Pierre, mais comme j’ai le malheur d’être si petit, on m’a soulevé à sa hauteur, oui, moi, votre vieux farceur.

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